Un drame sordide s’est déroulé dans la nuit du dimanche 12 janvier à Paris. Aux alentours de 23h, une jeune femme de 28 ans rentrait chez elle après une soirée lorsqu’elle a été brutalement agressée par trois hommes dans la cour de son immeuble situé rue Cardinet, dans le 17ème arrondissement. Selon des sources proches de l’enquête, la victime aurait été immobilisée par deux des agresseurs pendant que le troisième la violait digitalement.
Sous le choc, la jeune femme a immédiatement contacté la police après que ses agresseurs aient pris la fuite. Une enquête pour viol en réunion a été ouverte et confiée à la police judiciaire parisienne. Les enquêteurs ont procédé aux premiers relevés et les vêtements de la victime ont été placés sous scellés pour analyse. D’après les premiers éléments, les trois hommes seraient de type nord-africain mais leur identité reste à déterminer.
L’insécurité grandissante à Paris
Cette agression ultra-violente met une nouvelle fois en lumière l’insécurité croissante dans les rues de la capitale, en particulier pour les femmes. Malgré les efforts annoncés par les autorités, le nombre d’agressions sexuelles et de viols ne diminue pas à Paris. En 2023, pas moins de 93 viols et 656 agressions sexuelles ont été recensés dans l’espace public parisien, des chiffres stables par rapport à 2022.
Des habitantes traumatisées
Au lendemain de cette agression, les habitants du quartier sont sous le choc. Beaucoup témoignent d’un sentiment d’insécurité permanent, en particulier pour les femmes qui n’osent plus sortir seules le soir. Certaines envisagent même de déménager, ne se sentant plus en sécurité chez elles.
« C’est devenu invivable, on a peur dès qu’on met un pied dehors. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai été suivie ou importunée. Là c’est le drame de trop, je pense sérieusement à quitter Paris. »
Justine, 31 ans, habitante du quartier
Un fléau difficile à endiguer
Si les chiffres des agressions sont stables, c’est en partie grâce à une libération de la parole des victimes qui osent de plus en plus souvent porter plainte. Mais les moyens policiers et judiciaires peinent à suivre face à l’ampleur du fléau. Avec des agresseurs rarement interpellés et des preuves difficiles à réunir, de nombreuses femmes gardent le silence, convaincues que porter plainte ne changera rien.
La mairie pointée du doigt
Face à cette situation, les habitantes parisiennes sont de plus en plus nombreuses à interpeller la mairie. Beaucoup demandent davantage d’éclairage public, de rondes policières et de moyens pour la justice afin que les plaintes soient mieux traitées. Des associations féministes réclament aussi plus de prévention et d’éducation pour faire évoluer les mentalités.
« Les belles paroles ça va un temps, maintenant il faut des actes! On ne devrait pas avoir à choisir entre rester chez soi et risquer l’agression dès qu’on sort. La mairie et l’État doivent prendre ce problème à bras le corps et mettre les moyens. »
Marie, militante associative
La peur change la ville
Au-delà des conséquences dramatiques pour les victimes, c’est toute la vie de la capitale qui se retrouve impactée par ce climat d’insécurité. De plus en plus de Parisiennes limitent leurs déplacements, en particulier le soir, changent d’itinéraires pour éviter certaines rues réputées dangereuses, ou s’organisent pour ne jamais rentrer seules. Une situation intenable à long terme, qui accroît les inégalités entre les hommes et les femmes dans l’occupation de l’espace public.
Alors que la jeune femme tente de se reconstruire et que l’enquête se poursuit pour tenter de retrouver ses agresseurs, ce nouveau drame remet la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au cœur des débats. Une prise de conscience et des actions concrètes sont plus que jamais nécessaires pour que toutes les Parisiennes puissent enfin se sentir en sécurité dans leur ville.