Un drame familial bouleversant s’est déroulé dans les Landes en avril 2021, lorsqu’une grand-mère de 63 ans a tenté d’assassiner ses petits-enfants et son compagnon dans l’incendie volontaire d’une maison. Après un procès éprouvant, Marie-France Lacazedieu a été condamnée jeudi soir à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Mont-de-Marsan. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la santé mentale, les relations toxiques et la maltraitance infantile.
Une nuit d’horreur
Dans la nuit du 14 au 15 avril 2021, Marie-France Lacazedieu gardait ses deux petits-enfants au domicile de son compagnon à Habas. Après avoir mélangé des calmants à la soupe du dîner, elle a mis le feu au pavillon, piégeant les enfants et son compagnon à l’intérieur. Heureusement, grâce au système de télésurveillance, les secours ont pu intervenir à temps et sauver les victimes in extremis, toutes intoxiquées par les fumées.
Il y a eu l’achat de Temesta, un calmant prescrit par un médecin qui n’était pas le sien deux jours avant les faits, il y a bien eu trois départs de feu distincts, il y a eu recours à des accélérateurs de feu…
– Jean-François Dobeli, avocat général
Un profil troublant
Lors du procès, quatre experts psychiatres ont dressé le portrait d’une femme au profil narcissique, manipulateur et obsédé par le contrôle, avec une tendance à la théâtralisation. Son ex-compagnon, seule victime présente au procès, a raconté l’emprise exercée par l’accusée, allant jusqu’à le couper de ses enfants. Marie-France Lacazedieu a fondu en larmes en évoquant ses petits-enfants :
Je n’ai pas voulu les tuer. Il y a eu le déraillement total dans ma tête.
– Marie-France Lacazedieu, accusée
Une peine exemplaire
La cour a reconnu la préméditation des faits et prononcé une peine de 20 ans de réclusion criminelle, assortie d’un suivi socio-judiciaire de 5 ans avec obligation de soins et de l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes. Une peine exemplaire pour un crime qui aurait pu virer au drame familial.
Au-delà des apparences
Cette affaire met en lumière la complexité des relations familiales et les troubles psychiatriques qui peuvent pousser un individu à commettre l’impensable. Elle soulève également des questions sur la prévention de la maltraitance infantile et la nécessité d’un suivi psychologique pour les personnes présentant des profils à risque.
Au-delà du fait divers sordide, c’est toute une réflexion sur la santé mentale, les relations toxiques et la protection des plus vulnérables qui s’impose. Un drame qui nous rappelle que derrière chaque fait divers se cache une histoire humaine complexe et douloureuse.
