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Une COP16 sur la désertification à Riyad pour faire face à la sécheresse

196 pays se réunissent à Riyad pour la COP16 sur la désertification. Au programme : création d'un Observatoire international sur la sécheresse et coordination renforcée face à ce fléau qui touche 40% des terres. Un rendez-vous crucial selon l'ONU, avec d'importants enjeux financiers...

Alors que vient de s’achever la COP29 sur le climat à Bakou, une nouvelle conférence internationale s’ouvre ce lundi à Riyad en Arabie Saoudite. Pas moins de 196 pays sont attendus pour cette 16e Conférence des Parties sur la lutte contre la désertification (COP16). L’enjeu : trouver des solutions face à la dégradation accélérée des terres et l’avancée inexorable des déserts.

Un « moment décisif » pour l’ONU

Si cette COP16 fait moins parler d’elle que son homologue sur le climat, elle n’en constitue pas moins un rendez-vous crucial aux yeux de l’ONU. Son secrétaire général Antonio Guterres a qualifié l’événement de « moment décisif » dans le combat contre la désertification et la sécheresse.

Et pour cause, l’ampleur du phénomène est alarmante. Selon les Nations Unies, 40% des terres émergées seraient d’ores et déjà dégradées dans le monde, réduisant leur capacité à remplir des fonctions écologiques vitales comme nourrir les plantes, filtrer l’eau ou abriter la biodiversité. Un chiffre qui pourrait atteindre 50% d’ici 2050 si rien n’est fait.

Restaurer un milliard d’hectares d’ici 2030

Pour enrayer cette tendance, les 196 pays réunis à Riyad devront plancher sur un objectif ambitieux : restaurer un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030. Un défi immense quand on sait que 12 millions d’hectares disparaissent chaque année sous l’effet de la désertification et de la sécheresse.

Pour y parvenir, deux axes de travail se dégagent. D’une part, la création d’un Observatoire international de la résilience face à la sécheresse. Une structure qui permettrait de mieux comprendre, anticiper et gérer ce phénomène appelé à s’aggraver avec le réchauffement climatique.

D’autre part, une meilleure coordination des travaux de recherche et des moyens déployés sur le terrain pour restaurer les écosystèmes abîmés. Des solutions basées sur la nature qui ont fait leurs preuves à l’échelle locale mais qu’il faut désormais massivement déployer.

La question épineuse du financement

Mais tout cela a un coût, et c’est bien là que le bât blesse. Selon une source proche des négociations, il faudrait investir pas moins de 2600 milliards de dollars d’ici 2030 pour espérer atteindre les objectifs de restauration des terres. Une somme colossale, très loin des montants actuellement sur la table.

Les pays en développement, qui sont aussi les plus touchés par la désertification, réclament un effort accru des nations riches. Ils pointent leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique et la dégradation des sols. Mais les pays du Nord traînent des pieds, scrutant leurs finances mises à mal par les crises à répétition.

Les débats sur le financement de la lutte contre la désertification s’annoncent donc tendus à Riyad. Beaucoup craignent que les bonnes intentions affichées ne se heurtent à la dure réalité des contraintes budgétaires. Un scénario déjà vu à Bakou sur le volet climatique, et qui fait planer le risque d’une COP16 en demi-teinte.

L’Arabie Saoudite en première ligne

Le choix de l’Arabie Saoudite pour accueillir ce sommet n’est pas anodin. Le royaume wahhabite fait partie des pays les plus exposés à la désertification, avec un climat hyperaride sur la majeure partie de son territoire. Un défi existentiel pour les autorités saoudiennes, qui multiplient les projets pharaoniques de végétalisation et de villes écologiques pour verdir leur désert.

En accueillant la COP16, Riyad espère bien faire valoir son expertise et attirer les investissements nécessaires à ses mégaprojets. Reste à savoir si cela suffira à faire avancer la cause de la lutte contre la désertification au niveau mondial. Réponse dans deux semaines, à l’issue de ce nouveau round de négociations internationales sur l’avenir de nos terres.

Le choix de l’Arabie Saoudite pour accueillir ce sommet n’est pas anodin. Le royaume wahhabite fait partie des pays les plus exposés à la désertification, avec un climat hyperaride sur la majeure partie de son territoire. Un défi existentiel pour les autorités saoudiennes, qui multiplient les projets pharaoniques de végétalisation et de villes écologiques pour verdir leur désert.

En accueillant la COP16, Riyad espère bien faire valoir son expertise et attirer les investissements nécessaires à ses mégaprojets. Reste à savoir si cela suffira à faire avancer la cause de la lutte contre la désertification au niveau mondial. Réponse dans deux semaines, à l’issue de ce nouveau round de négociations internationales sur l’avenir de nos terres.

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