En cette période électorale tendue, un acte de vandalisme à caractère antisémite sur une banderole de candidats de gauche aux législatives en Nouvelle-Aquitaine a suscité l’indignation. Une croix gammée et une étoile de David ont été taguées sur l’affiche de Nathalie Lanzi, candidate socialiste dans les Deux-Sèvres, et de son suppléant communiste Frédéric Mousson, tous deux se présentant sous l’étiquette du Nouveau Front populaire (NFP).
La classe politique condamne unanimement cette attaque ignoble
Face à cet acte odieux, de nombreux élus de gauche comme de droite ont rapidement réagi pour exprimer leur soutien aux candidats visés et dénoncer avec fermeté ce dérapage antisémite inacceptable en démocratie. La candidate Nathalie Lanzi a immédiatement condamné cette “très grave dégradation”, rappelant que “le respect de la République et de ses valeurs est un impératif qui doit s’imposer à tous” et que “l’antisémitisme est un poison”.
Le racisme et la xénophobie sont étrangers à la notion même d’humanité.
– Alain Rousset, président PS de la Nouvelle-Aquitaine
D’autres responsables politiques régionaux, à l’image de la présidente socialiste d’Occitanie Carole Delga ou du maire PS de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, ont fait part de leur “soutien plein et entier” aux candidats, fustigeant des “dégradations ignobles qui salissent la République”. Les partis de gauche, PS et PCF en tête, n’ont pas manqué non plus de réagir, évoquant “stupéfaction et dégoût” face à ces “immondes salissures” et promettant qu’ils ne se “laisseront pas intimider par les fascistes”.
Un contexte de libération de la parole haineuse lié à la montée de l’extrême droite
Pour beaucoup, ces attaques s’inscrivent dans un climat délétère de banalisation des discours de haine attisé par les succès électoraux croissants de l’extrême droite. Des candidats du NFP dénoncent ainsi une recrudescence de la violence depuis la percée du Rassemblement national aux européennes, certains y voyant un lien avec le fait qu’une centaine de candidats RN auraient tenu des propos ouvertement racistes, antisémites ou homophobes.
Au-delà de l’indignation légitime, cet épisode souligne les vives tensions qui entourent ces législatives historiques où l’extrême droite pourrait l’emporter. Dans la circonscription concernée, le député macroniste sortant n’avait été élu que de justesse en 2022 face au candidat de la Nupes. Mais la donne a changé : malgré l’essor du RN, la gauche espère prendre sa revanche, surfant sur son bon score aux européennes.
La candidate visée Nathalie Lanzi porte plainte et appelle à faire barrage à la haine
Refusant de céder à l’intimidation, Nathalie Lanzi a annoncé son intention de porter plainte suite à cet acte qu’elle juge “intolérable”. Pour la candidate PS, il est urgent de se “mobiliser pour endiguer ces appels à la haine” attisés par “un contexte inquiétant de montée de l’extrême droite”. Son message est clair : tolérance zéro face à l’antisémitisme et au racisme qui “n’ont pas leur place en démocratie”.
Nous devons plus que jamais faire barrage à la haine et défendre sans relâche nos valeurs républicaines.
– Nathalie Lanzi, candidate PS aux législatives dans les Deux-Sèvres
Cet appel à la vigilance démocratique face aux dérapages extrémistes semble partagé par nombre d’élus et citoyens attachés au respect de notre pacte républicain. Reste à savoir si ce sursaut civique se traduira dans les urnes les 30 juin et 7 juillet prochains. Une chose est sûre : à un peu plus d’une semaine du premier tour de ce scrutin crucial pour l’avenir du pays, chaque voix comptera pour choisir entre les valeurs humanistes et les tentations du repli identitaire.