Dans le vaste désert d’Atacama au nord du Chili, un accord sans précédent vient d’être scellé entre deux poids lourds de l’industrie minière nationale. D’un côté, la compagnie publique Codelco, numéro un mondial du cuivre. De l’autre, le groupe privé SQM, qui assure près de 20% de la production planétaire de lithium. Objectif : unir leurs forces pour extraire à grande échelle ce métal stratégique, devenu indispensable à la fabrication des batteries de voitures électriques.
Un partenariat à long terme pour répondre à une demande en plein boom
Après plus d’un an d’âpres négociations, Codelco et SQM ont donc décidé de mettre en commun leurs ressources et leur savoir-faire via une société commune. Celle-ci sera chargée d’exploiter, de 2025 à 2060, les immenses réserves de “pétrole blanc” enfouies sous les salars de l’Atacama, ces lacs salés d’altitude où le lithium est dissous dans des saumures riches en minéraux.
L’objectif est ambitieux : atteindre une production annuelle comprise entre 280 000 et 300 000 tonnes de carbonate de lithium d’ici 2031, contre 140 000 tonnes actuellement. De quoi permettre au Chili de conforter sa place de numéro deux mondial derrière l’Australie, et de répondre à l’appétit grandissant de l’industrie automobile pour ce métal léger et rechargeable, crucial pour la transition énergétique.
Une manne financière pour l’État chilien
Pour le gouvernement de gauche de Gabriel Boric, cet accord représente une double victoire. D’une part, il permet à l’État, via Codelco, de mettre un pied dans l’extraction du lithium, jusqu’ici chasse gardée du secteur privé. Les premières tonnes de la compagnie publique devraient ainsi sortir de terre dès 2025-2030.
D’autre part, le partenariat devrait rapporter gros aux caisses de l’État. Selon les termes de l’accord, Codelco et SQM verseront en effet jusqu’à 40% de leurs bénéfices sous forme de redevances et d’impôts, auxquels s’ajouteront des royalties progressives pouvant grimper jusqu’à 40% en fonction des prix du lithium. Une manne qui pourrait représenter “entre 4,7 et 7 milliards de dollars” sur la période 2023-2030, s’est félicité le ministre des Mines.
Un modèle durable pour l’Atacama ?
Mais cette ruée vers l'”or blanc” ne fait pas l’unanimité au Chili. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’impact environnemental de cette industrie gourmande en eau dans une des régions les plus arides de la planète. L’extraction du lithium par évaporation nécessite en effet d’immenses quantités du précieux liquide, menaçant les écosystèmes fragiles des salars et les communautés indigènes qui en dépendent.
Il est temps que les bénéfices de l’exploitation du lithium profitent en priorité aux habitants de l’Atacama.
– Ramón Balcázar, dirigeant de la communauté atacameña.
Face à ces critiques, le gouvernement assure que ce partenariat public-privé sera plus vertueux et redistributif que les précédents contrats privés. Il promet d’investir une partie des recettes du lithium dans des projets de développement pour les populations locales et dans la préservation des salars.
Reste à savoir si ces engagements seront suffisants pour répondre aux immenses défis posés par l’appétit mondial pour le lithium chilien. Car dans ce désert où l’eau est plus précieuse que l’or blanc, c’est l’avenir même de l’Atacama qui se joue.
L’objectif est ambitieux : atteindre une production annuelle comprise entre 280 000 et 300 000 tonnes de carbonate de lithium d’ici 2031, contre 140 000 tonnes actuellement. De quoi permettre au Chili de conforter sa place de numéro deux mondial derrière l’Australie, et de répondre à l’appétit grandissant de l’industrie automobile pour ce métal léger et rechargeable, crucial pour la transition énergétique.
Une manne financière pour l’État chilien
Pour le gouvernement de gauche de Gabriel Boric, cet accord représente une double victoire. D’une part, il permet à l’État, via Codelco, de mettre un pied dans l’extraction du lithium, jusqu’ici chasse gardée du secteur privé. Les premières tonnes de la compagnie publique devraient ainsi sortir de terre dès 2025-2030.
D’autre part, le partenariat devrait rapporter gros aux caisses de l’État. Selon les termes de l’accord, Codelco et SQM verseront en effet jusqu’à 40% de leurs bénéfices sous forme de redevances et d’impôts, auxquels s’ajouteront des royalties progressives pouvant grimper jusqu’à 40% en fonction des prix du lithium. Une manne qui pourrait représenter “entre 4,7 et 7 milliards de dollars” sur la période 2023-2030, s’est félicité le ministre des Mines.
Un modèle durable pour l’Atacama ?
Mais cette ruée vers l'”or blanc” ne fait pas l’unanimité au Chili. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’impact environnemental de cette industrie gourmande en eau dans une des régions les plus arides de la planète. L’extraction du lithium par évaporation nécessite en effet d’immenses quantités du précieux liquide, menaçant les écosystèmes fragiles des salars et les communautés indigènes qui en dépendent.
Il est temps que les bénéfices de l’exploitation du lithium profitent en priorité aux habitants de l’Atacama.
– Ramón Balcázar, dirigeant de la communauté atacameña.
Face à ces critiques, le gouvernement assure que ce partenariat public-privé sera plus vertueux et redistributif que les précédents contrats privés. Il promet d’investir une partie des recettes du lithium dans des projets de développement pour les populations locales et dans la préservation des salars.
Reste à savoir si ces engagements seront suffisants pour répondre aux immenses défis posés par l’appétit mondial pour le lithium chilien. Car dans ce désert où l’eau est plus précieuse que l’or blanc, c’est l’avenir même de l’Atacama qui se joue.