Une décision surprenante vient d’être prise aux États-Unis : le Global Engagement Center (GEC), l’agence gouvernementale chargée de lutter contre la désinformation étrangère, est contraint de fermer ses portes. Cette fermeture fait suite à une décision du Congrès américain de couper les financements de cette entité qui existait depuis huit ans.
Le GEC, une agence critiquée
Le Global Engagement Center était depuis longtemps dans le viseur de parlementaires républicains, majoritaires à la Chambre des représentants. Ces derniers accusaient l’agence de censure et de surveillance des Américains. L’an dernier, le milliardaire Elon Musk, devenu depuis le principal soutien de Donald Trump, avait même assuré que le GEC représentait « une menace pour la démocratie » américaine.
Le GEC est le pire agent de censure gouvernementale et d’instrumentalisation des médias.
Elon Musk
Face à ces critiques, les dirigeants du GEC ont toujours défendu leur travail, estimant qu’il était crucial pour combattre les campagnes d’ingérence étrangères sur le sol américain. Mais cela n’a pas suffi à convaincre les élus.
Une agence engagée contre la désinformation russe et chinoise
Avec un budget annuel de 60 millions de dollars et environ 120 employés, le Global Engagement Center était la seule entité du département d’État américain dédiée à traquer et contrer la désinformation produite par des pays rivaux comme la Russie et la Chine.
En juin dernier, le GEC avait notamment annoncé le lancement d’un organisme multinational basé à Varsovie pour contrer la désinformation russe sur la guerre en Ukraine. L’agence avait aussi alerté dans un rapport l’an passé sur les sommes colossales dépensées par Pékin pour répandre de la désinformation et « réduire considérablement » la liberté d’expression dans le monde.
Une fermeture qui soulève des inquiétudes
La disparition du GEC laisse un grand vide dans le dispositif américain de lutte contre la désinformation étrangère. De nombreux experts s’inquiètent des conséquences de cette fermeture à l’heure où les tentatives d’ingérence et de manipulation de l’information se multiplient, notamment via les réseaux sociaux.
Sans le GEC, les États-Unis sont plus vulnérables que jamais face aux campagnes de désinformation orchestrées par des puissances étrangères.
Un expert en sécurité nationale cité par le Washington Post
Certains élus démocrates ont dénoncé une décision « irresponsable » et « dangereuse » de la part du Congrès à majorité républicaine. Ils craignent que cela n’affaiblisse la capacité des États-Unis à se défendre dans la guerre informationnelle qui fait rage à l’échelle mondiale.
Quel avenir pour la lutte contre la désinformation ?
La fermeture du Global Engagement Center soulève la question de l’avenir de la lutte contre la désinformation aux États-Unis et dans le monde. Alors que ce phénomène prend de l’ampleur, beaucoup appellent à renforcer les moyens pour le combattre.
Mais la décision du Congrès américain montre que le sujet reste politiquement sensible. Entre accusations de censure et craintes d’ingérence étrangère, la ligne est parfois difficile à tenir pour les agences chargées de cette mission.
L’avenir dira si d’autres entités, étatiques ou issues de la société civile, parviendront à prendre le relais pour protéger les citoyens des campagnes de manipulation de l’information qui menacent les démocraties. Une chose est sûre : le défi est immense et la fermeture du GEC constitue un coup dur dans cette bataille.