Imaginez pousser les portes d’une librairie mythique et y découvrir, tapies dans l’ombre, des œuvres d’art inestimables. C’est un peu l’histoire qui se joue en ce moment à Bruxelles, où les derniers trésors de la célèbre librairie parisienne “La Hune” s’apprêtent à être dispersés aux enchères.
“La Hune”, bien plus qu’une simple librairie
Nichée au cœur de Saint-Germain-des-Prés, “La Hune” était bien plus qu’un temple des livres. Véritable institution culturelle, elle était aussi une galerie d’avant-garde où se côtoyaient les plus grands artistes de l’époque. Derrière ce surprenant mariage entre littérature et art, un couple visionnaire : Bernard et Jacqueline Gheerbrant.
Dès 1949, les Gheerbrant avaient donné à leur librairie des allures de cabinet de curiosités. Au rez-de-chaussée, les ouvrages grand public. À l’étage, place aux livres rares, gravures et œuvres originales. Un concept novateur qui a rapidement séduit le tout-Paris artistique.
La Hune, c’était le rendez-vous incontournable des artistes et des amateurs d’art. On y venait pour s’imprégner de la créativité ambiante, découvrir les dernières tendances.
– Un habitué de la librairie
Picasso, Miro, Man Ray… du beau monde à La Hune
Le couple Gheerbrant avait l’art de dénicher les talents de demain. Dans leur galerie, on a ainsi pu admirer les premiers collages de Pablo Picasso, Joan Miro ou encore Man Ray. Mais aussi les gravures then encore confidentielles de Hartung, Germaine Richier ou Pierre Soulages.
- Des expositions avant-gardistes
- Des œuvres originales d’artistes majeurs
- Un lieu de rencontres et d’échanges pour les créateurs
Autant d’artistes devenus au fil du temps des amis intimes des Gheerbrant. Car plus qu’une relation marchande, c’est un véritable lien de confiance, voire d’amitié, qui s’est tissé entre le couple de libraires et les artistes exposés.
La fin d’une époque, le début d’une vente d’exception
Mais toutes les belles histoires ont une fin. Après des décennies de bons et loyaux services, La Hune a définitivement baissé le rideau en 2015, non sans une certaine émotion.
Aujourd’hui, c’est donc à Bruxelles que ressurgit un peu de la magie de La Hune. Les 30 et 31 mai, la maison de ventes Cornette de Saint Cyr dispersera aux enchères ce qui reste de la collection personnelle des Gheerbrant.
Il y aura des gravures bien sûr, mais aussi des tableaux, des sculptures, des éditions originales. De quoi ravir les amateurs d’art comme les bibliophiles !
– Maître Arnaud Cornette de Saint Cyr, commissaire-priseur
Parmi les trésors les plus attendus, un rare collage original de Picasso, une eau-forte de Miró, ou encore des gravures dédicacées de Soulages. Autant de pièces exclusives qui raviront à coup sûr collectionneurs et nostalgiques de l’esprit “rive gauche”.
Plus qu’une simple vente, c’est donc un peu de l’âme de Saint-Germain-des-Prés qui s’apprête à revivre sous le marteau du commissaire-priseur. L’occasion de s’offrir un morceau d’histoire, et de perpétuer l’héritage incomparable de ce couple de passionnés que furent les Gheerbrant. Rendez-vous les 30 et 31 mai pour un événement qui s’annonce déjà mémorable !
