La lutte contre le trafic de stupéfiants prend une nouvelle dimension en Loire-Atlantique. Les autorités viennent en effet de démanteler un réseau de trafic de drogue opérant d’une manière des plus innovantes. Fini le commerce de rue, ce groupe avait mis en place un véritable service de livraison à domicile façon “Uber”, les commandes étant passées via une plateforme de messagerie instantanée.
Un modus operandi innovant
Selon les informations communiquées par la gendarmerie, ce trafic baptisé “Uber shit” fonctionnait de la manière suivante :
- Un commanditaire basé dans la région nantaise réceptionnait les commandes de drogues (cannabis et cocaïne) passées via une application de messagerie.
- Il proposait ensuite à un “livreur” d’effectuer les livraisons dans le département contre rémunération.
Ce système bien rodé permettait d’écouler jusqu’à un kilo de cannabis et de la cocaïne chaque semaine, générant un bénéfice estimé à environ 1000 euros par mois pour le réseau.
Interpellation en pleine livraison
C’est lors d’une livraison de stupéfiants fin juin à Saint-Michel-Chef-Chef que les gendarmes ont interpellé un livreur de 22 ans. Il était en possession de :
- 3000 euros en liquide
- 300 grammes de cannabis et de cocaïne
Une enquête minutieuse menée par les brigades de Saint-Brévin-les-Pins et de Pornic a permis de faire toute la lumière sur l’organisation et le fonctionnement de ce trafic innovant.
Condamnation du livreur
À l’issue de sa garde à vue, le jeune livreur a été jugé en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire. Il écope de :
- 18 mois de prison dont 12 avec sursis
- Interdiction de se rendre à Saint-Michel-Chef-Chef
- Obligation d’effectuer un stage de sensibilisation
La compagnie de Pornic tient à poursuivre sa lutte déterminée contre les trafics de stupéfiants, parvenant à réprimer au sein du pays de Retz les formes les plus récentes de cette délinquance qui porte une grave atteinte à la tranquillité comme à la santé publiques
Chef d’escadron Étienne Naud, commandant la compagnie de gendarmerie de Pornic
Responsabilité des acheteurs pointée du doigt
Au-delà de la traque des trafiquants, les autorités tiennent à responsabiliser les consommateurs. Comme l’ont rappelé le préfet de Loire-Atlantique et le directeur départemental de la police lors d’une récente opération anti-drogue, les acheteurs ont aussi une grande part de responsabilité en entretenant la demande.
Ce démantèlement met en lumière la capacité d’adaptation des réseaux de trafiquants, prompts à utiliser les nouvelles technologies pour écouler leur marchandise illicite. Mais il témoigne aussi de la détermination des forces de l’ordre à contrer ces nouvelles méthodes, avec une volonté affichée d’attaquer le problème sous tous les angles, de l’offre à la demande. Un combat de longue haleine pour endiguer ce fléau qu’est le trafic de stupéfiants.
