C’est un acte de vandalisme qui a choqué l’Italie et suscité l’indignation bien au-delà des frontières de la Botte. Un touriste néerlandais de 27 ans est accusé d’avoir tagué à l’encre noire indélébile une fresque antique dans une villa romaine à Herculanum, ville voisine de Pompéi ensevelie comme elle par l’éruption du Vésuve en 79 après J.-C. La police italienne a rapidement identifié le suspect grâce au système de vidéosurveillance et à la signature laissée par le vandale présumé.
Un patrimoine d’une valeur inestimable
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site archéologique d’Herculanum abrite des vestiges exceptionnellement préservés, protégés des pillages par une épaisse couche de cendres volcaniques. Ses fresques aux couleurs encore éclatantes et son architecture intacte offrent un témoignage unique sur l’art de vivre des Romains il y a deux millénaires. Un trésor que les générations actuelles ont le devoir de transmettre intact aux suivantes.
Tout dommage nuit à notre patrimoine, à notre beauté et à notre identité et c’est pourquoi il doit être puni avec la plus grande fermeté.
Gennaro Sangiuliano, ministre italien de la Culture
Une succession d’actes de vandalisme
Malheureusement, les graffitis et dégradations de monuments ne sont pas rares en Italie, qui concentre un patrimoine culturel et historique d’une richesse inouïe. L’an dernier, un touriste anglais avait gravé son nom et celui de sa petite amie sur le Colisée à Rome. Peu après, ce sont des tags qui ont défiguré la galerie Vittorio Emanuele II à Milan. Des actes stupides qui ternissent l’image de tout un pays.
Des sanctions renforcées
Pour endiguer ce fléau, le gouvernement italien a considérablement alourdi cette année les sanctions encourues par ceux qui s’en prennent aux monuments et sites culturels :
- Amendes pouvant atteindre 40 000 euros
- Peines de prison
- Interdiction de séjour
Des mesures dissuasives indispensables pour préserver ce patrimoine qui n’a pas de prix. Car si les dommages matériels peuvent souvent être réparés, c’est toute une part de l’histoire et de l’identité d’un peuple qui est attaquée et souillée à chaque fois. Un crime contre la mémoire et la beauté qui mérite une réponse ferme à la hauteur des enjeux.
Éduquer et responsabiliser les visiteurs
Au-delà de la répression, il est essentiel de mieux sensibiliser les touristes au respect des lieux visités. Des campagnes de prévention, un encadrement renforcé, voire un filtrage des visiteurs dans certains sites sont à envisager. Car si l’immense majorité se comporte de façon responsable, une petite minorité d’individus suffit à gâcher un patrimoine qui appartient à tous. Chacun doit prendre conscience de son rôle de gardien temporaire de ces merveilles léguées par nos ancêtres.
L’affaire du touriste néerlandais à Herculanum doit sonner comme un électrochoc. Tolérance zéro pour les vandales du patrimoine! Notre héritage est fragile et précieux, protégeons-le sans faillir pour que nos enfants puissent à leur tour s’émerveiller devant la magie des témoignages du passé.