Alors que les beaux jours reviennent et que l’été approche à grands pas, une menace inquiétante plane sur l’horizon. Et elle risque bien de transformer la saison estivale, d’ordinaire synonyme de joie et d’insouciance, en une période de crainte et d’anxiété pour des millions de personnes. En effet, selon les récentes prévisions de la NOAA, l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, la saison 2024 des ouragans dans l’Atlantique nord s’annonce tout simplement extraordinaire. Mais pas dans le bon sens du terme…
Une prévision sans précédent pour 2024
Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi, le chef de la NOAA Rick Spinrad n’a pas mâché ses mots. “Cette saison s’annonce extraordinaire”, a-t-il déclaré d’un ton grave. Puis il a détaillé des chiffres qui donnent le vertige. Entre juin et novembre, période de la saison des ouragans, l’agence prévoit la formation de 17 à 25 tempêtes nommées, c’est-à-dire avec des vents dépassant les 63 km/h. Parmi elles, 8 à 13 pourraient se transformer en ouragans, avec des vents supérieurs à 119 km/h.
Mais le plus inquiétant reste à venir. Car au sein de ces ouragans, la NOAA s’attend à voir émerger entre 4 et 7 monstres de catégorie 3 ou plus, soit des phénomènes dépassant les 178 km/h ! Du jamais vu dans l’histoire des projections de mai de l’agence. “Une raison d’être inquiets, évidemment, mais pas de s’alarmer”, a tenté de tempérer Ken Graham, le directeur des services météo américains. Tout en invitant la population à se préparer très sérieusement à l’éventualité de l’arrivée d’une tempête dévastatrice…
Deux phénomènes en cause
Comment expliquer ces prévisions aussi alarmantes ? Les experts de la NOAA pointent deux facteurs principaux. D’une part, le développement attendu dans les prochains mois du phénomène La Nina dans le Pacifique. Ce dernier a généralement pour effet de booster l’activité cyclonique dans l’Atlantique, en alimentant la formation et l’intensification des tempêtes et des ouragans.
D’autre part, les températures anormalement élevées enregistrées actuellement dans l’océan Atlantique devraient persister pendant l’été et l’automne. Or, des eaux plus chaudes signifient plus d’énergie disponible pour les ouragans. Qui risquent donc de devenir plus intenses, plus puissants et plus dangereux au fil de la saison. Avec à la clé des conséquences potentiellement catastrophiques sur leur passage…
Des dégâts dévastateurs redoutés
Car au-delà des chiffres et des projections, les ouragans font chaque année des ravages considérables dans les zones qu’ils frappent. En particulier dans le sud des États-Unis, régulièrement touché. En témoigne le terrible ouragan Ian, qui a dévasté la Floride en septembre 2022 :
- Plus d’une centaine de victimes
- Des dizaines de milliers d’habitations détruites ou endommagées
- Des dommages évalués à plus de 100 milliards de dollars
Une catastrophe qui pourrait malheureusement se répéter, voire être amplifiée en 2024 si les prévisions de la NOAA se confirment. Les autorités appellent donc la population à anticiper ces risques sans attendre. En ayant un plan d’urgence, en constituant des stocks de nourriture et d’eau, en sécurisant son logement, etc.
Le réchauffement climatique pointé du doigt
Au-delà des préparations à court terme, ces prévisions record soulèvent une fois de plus la question de l’impact du changement climatique sur les ouragans. De nombreux scientifiques alertent en effet sur le fait que le réchauffement global, en augmentant la température des océans, tend à rendre ces phénomènes plus puissants et plus dévastateurs.
La saison joyeuse de l’été devient de plus en plus une période de crainte pour le danger à venir.
Astrid Caldas, scientifique à l’Union des scientifiques préoccupés
Pour tenter d’enrayer cette tendance inquiétante, une seule solution selon les experts : réduire drastiquement et urgemment nos émissions de gaz à effet de serre. Un immense défi, qui engage la responsabilité de tous. Mais dont notre sécurité future dépend.
En attendant, il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que les prévisions de la NOAA ne se réalisent pas. Ou se révèlent moins graves qu’annoncé. Tout en se préparant au pire, au cas où cette saison des ouragans 2024 tourne effectivement à la catastrophe. Une menace de plus en plus tangible, qui assombrit sérieusement les perspectives de l’été à venir…