Le vent souffle sur les vertes collines de Saint-Julien-Molin-Molette, un charmant village niché au cœur de la Loire. C’est ici, au beau milieu des terres et à des centaines de kilomètres de l’océan le plus proche, que Bernard Poitau, un retraité de 71 ans, a choisi de vivre une aventure hors du commun : participer au prestigieux Vendée Globe depuis son jardin !
Un Voilier Échoué, Théâtre D’une Épopée Virtuelle
Depuis près d’un mois, Bernard navigue vaillamment à bord de son modeste voilier bleu roi, un Corsaire en bois de 5 mètres, échoué au milieu de son pré. Équipé sommairement mais astucieusement, ce bateau de fortune est devenu le théâtre d’une incroyable épopée virtuelle. Car oui, c’est bien depuis son jardin que ce « marin des prés » a pris le départ du Vendée Globe le 10 novembre dernier, défiant ainsi les 700 000 concurrents en lice sur l’application Virtual Regatta.
Dans sa cabine exiguë aux allures de navette spatiale, Bernard vit au rythme de la course. Chaque matin, le réveil sonne à 8h. Lectures, réflexions, repas de conserves et ajustements de cap ryhtment ses journées, pour une immersion quasi-totale. Une expérience « monacale » qui semble parfaitement convenir à cet ancien fonctionnaire de justice, davantage habitué aux chemins de Compostelle qu’aux océans.
Une Cause Noble Comme Boussole
Mais au-delà du défi sportif et de l’aventure insolite, c’est bien une cause solidaire qui guide Bernard dans sa traversée virtuelle. Depuis 20 ans, il vient en aide aux demandeurs d’asile via l’association Anticyclone, à qui il dédie aujourd’hui son périple. L’objectif : leur donner de la visibilité et récolter des fonds grâce à une cagnotte en ligne.
« Vous savez, les demandeurs d’asile ont connu des traversées bien pires. Ce sont eux les héros, pas moi ! »
– Bernard Poitau, navigateur solidaire
Malgré le froid, les courbatures et l’éloignement des siens, Bernard reste humble et déterminé. Son moral est « au beau fixe », tout comme la météo affichée sur son baromètre. Car ce qui compte pour lui, c’est de donner un sens à son aventure en portant haut les couleurs de la solidarité.
Dernière Ligne Droite Avant Le Grand Retour
Alors que le Cap de Bonne-Espérance se profile à l’horizon, Bernard sait que la fin de son périple approche. Il regagnera la terre ferme le jour où le vainqueur du Vendée Globe franchira la ligne d’arrivée. D’ici là, ce « marin des prés » compte bien profiter de chaque instant de cette expérience unique, continuant inlassablement de sensibiliser le grand public à la cause des exilés.
Une chose est sûre : quand Bernard retrouvera enfin les siens après de longues semaines d’absence, il aura vécu une odyssée extraordinaire. Une odyssée faite de dépassement de soi, d’engagement et de partage, prouvant qu’il n’est point besoin de fendre les océans pour vivre intensément sa passion et défendre ses valeurs. Car comme aime à le rappeler notre navigateur en herbe : « L’essentiel est invisible pour les yeux, seul le cœur voit bien ».
Une belle leçon de vie qui nous invite à rêver plus grand, à oser l’aventure sous toutes ses formes, et surtout, à ne jamais oublier ceux qui traversent de véritables tempêtes. Alors cap ou pas cap de suivre l’exemple de Bernard ?