Sous la Seine, le nouveau film catastrophe français de Xavier Gens sorti sur Netflix, ne laisse personne indifférent. Au cœur de l’intrigue, un requin mutant semant la panique dans les eaux parisiennes à quelques semaines des épreuves de triathlon des Jeux Olympiques. Porté par Bérénice Bejo, ce long-métrage est rapidement devenu numéro 1 des programmes les plus regardés sur la plateforme, malgré un déferlement de critiques acerbes dans les médias hexagonaux.
Un film qui prend l’eau pour la presse française
Du “navet qui touche le fond” pour Les Échos à la “série Z invraisemblable” de Première, en passant par les dialogues “aussi clairs que les eaux saumâtres de la Seine” du Point, les journalistes français n’y sont pas allés de main morte. Télérama parle même d’une “recette du vrai navet français farci au requin”. Le film peine à convaincre par son scénario jugé “foutraque”, ses “répliques bidons” et son manque de crédibilité, même pour un film de genre.
Une parodie involontaire des Dents de la Mer
Beaucoup voient en Sous la Seine une pâle tentative de revisiter le chef d’œuvre de Steven Spielberg, Les Dents de la Mer, sorti en 1976. Mais là où le film de Spielberg jouait habilement sur la tension et la suggestion, le blockbuster français sombre dans le ridicule et les jump scares à répétition. Pour Libération, il s’agit davantage d’un “film catastrophe délirant” que d’un digne successeur au requin blanc mangeur d’hommes.
Malgré tout, quelques éléments appreciés
Tous ne jettent pas non plus Sous la Seine aux requins. Première salue par exemple “le travail remarquable sur les faux requins du studio français Atelier 69”. Le Monde y voit un “hommage aux brigades fluviales de la capitale”, seules à incarner “l’intégrité et l’humanité” dans un Paris en proie à “des militants immatures et des politiciens déconnectés du réel”.
Un succès surprise à l’international
C’est du côté de la presse étrangère, notamment anglo-saxonne, que Sous la Seine trouve ses plus fervents défenseurs. Variety considère qu’il s’agit peut-être du “meilleur film de requin depuis Les Dents de la Mer”, tandis que The Guardian titre sans détour “Netflix propose l’un des meilleurs films sur les requins jamais réalisés”. Pour IGN, le film est “tellement mauvais qu’il en devient bon”, dans la lignée des œuvres cultes comme Sharknado.
Sous la Seine est l’un des meilleurs films de requin depuis Les Dents de la Mer, ce qui n’est pas un mince éloge.
Variety
Un débat qui va au-delà du film
Au-delà de ses qualités cinématographiques, Sous la Seine s’inscrit dans un contexte bien particulier. Quelques semaines avant les Jeux Olympiques de Paris et les épreuves très attendues de triathlon dans la Seine, le film catastrophe joue sur les peurs d’une potentielle catastrophe écologique. La sortie coïncide également avec un débat sur la qualité des eaux de baignade dans la capitale et les risques sanitaires encourus par les athlètes. Certains y voient un film à charge contre la Mairie de Paris, d’autres une fable écolo un peu trop naïve sur les méfaits de la pollution.
Qu’on l’adore ou qu’on le déteste, une chose est sûre : Sous la Seine ne laisse personne de marbre. Véritable phénomène sur les réseaux sociaux, le film de Xavier Gens a le mérite de susciter le débat, sur le cinéma de genre français, les blockbusters écolos, ou encore la place de Paris sur la scène internationale à l’aube des JO. Un requin mutant plus politique qu’il n’y paraît, en somme !