Un rapport d’enquête publié par le parlement britannique tire la sonnette d’alarme. Selon les députés, le Royaume-Uni pourrait faire face à une fracture informationnelle majeure et irréversible d’ici 5 à 10 ans, si rien n’est fait pour enrayer les tendances actuelles. Cette fracture, qui se creuserait selon des lignes sociales, économiques et régionales, aurait de lourdes conséquences sur la société et la démocratie britanniques.
Un paysage médiatique à deux vitesses
Le rapport pointe du doigt le fossé grandissant dans l’accès et la consommation d’information au sein de la population. D’un côté, une partie de la société, plutôt aisée et éduquée, a accès à une information de qualité via des médias traditionnels ou numériques. De l’autre, une frange croissante se tourne vers les réseaux sociaux et sites peu fiables, s’exposant à la désinformation.
Nous sommes sans illusion : l’ère où les citoyens sont informés et partagent une compréhension commune des faits ne va peut-être pas durer.
– Extrait du rapport parlementaire britannique
Des inégalités qui se creusent
Cette fracture n’est pas sans rappeler la fracture numérique, mais elle ne se limite pas à l’accès aux technologies. Elle touche aussi aux compétences médiatiques, à l’esprit critique et à l’éducation. Les populations les plus vulnérables, déjà fragilisées par les inégalités socio-économiques, sont les premières victimes de cette fracture informationnelle.
Un risque pour la démocratie
Au-delà de l’impact social, c’est le fonctionnement démocratique qui est en jeu. Sans une base commune de faits et de compréhension partagée des enjeux, le débat public devient impossible. La montée des « fake news », des théories du complot et la polarisation de la société sont autant de symptômes de cette fracture qui menace la cohésion nationale.
Quelles solutions ?
Face à ce constat alarmant, les députés appellent à une action rapide et coordonnée. Parmi les pistes évoquées :
- Un soutien accru aux médias locaux et associatifs
- Le renforcement de l’éducation aux médias dès le plus jeune âge
- Une meilleure régulation des plateformes numériques
- Des investissements dans l’inclusion numérique
Des médias en bonne santé sont la meilleure défense face aux ingérences étrangères qui tentent d’influer sur l’opinion publique.
– Les députés britanniques
Le gouvernement a désormais deux mois pour répondre à ces propositions et présenter sa feuille de route. L’avenir de l’information, et plus largement celui de la démocratie britannique, en dépend. Cette prise de conscience, bien que tardive, est un premier pas essentiel. Reste à voir si des actes forts suivront pour colmater cette brèche avant qu’elle ne devienne un gouffre.