Le paysage cinématographique européen s’apprête à connaître une petite révolution. Dimitri Rassam, producteur français réputé, vient d’annoncer le lancement d’un fonds de financement ambitieux baptisé « Yapluka ». Son objectif ? Soutenir la production de trois à quatre films d’envergure par an, avec des budgets oscillant entre 20 et 80 millions d’euros. Un pari audacieux qui pourrait bien redistribuer les cartes du 7ème art sur le Vieux Continent.
Un tour de table prestigieux
Pour mener à bien ce projet d’ampleur, Dimitri Rassam s’est entouré d’investisseurs de renom. Parmi eux, on retrouve la société de cinéma Pathé, la chaîne de télévision M6, mais aussi un nouvel acteur inattendu : CMA Médias, la branche médias de l’armateur CMA CGM, détenu par le milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé. Au total, ce sont plusieurs dizaines de millions d’euros qui ont été levés pour donner vie à Yapluka.
Première pierre à l’édifice
Le premier grand projet soutenu par le fonds sera une adaptation cinématographique monumentale des « Rois maudits », la célèbre fresque historique de Maurice Druon. Pas moins de sept long-métrages sont prévus, avec un début de tournage annoncé pour 2026. Derrière la caméra, on retrouvera Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, le tandem à qui l’on doit déjà l’énorme succès du « Comte de Monte-Cristo » cette année, avec plus de 9 millions d’entrées en France.
Il y a un besoin de groupes européens ambitieux, capables de financer des films à fort potentiel international dont le budget oscille entre 20 et 80 millions d’euros. Il s’agit de trouver la ligne de crête entre art et commerce.
Dimitri Rassam, producteur et fondateur de Yapluka
Combler un manque
Pour le producteur de 43 ans, ce nouveau fonds vient combler un vide dans le paysage audiovisuel européen. Il constate « un déficit de films ayant à la fois des moyens et de la liberté éditoriale ». Yapluka aura ainsi vocation à « accompagner des projets internationaux et non franco-français » en se focalisant sur « des sujets ayant une composante européenne ». Le tout à travers des long-métrages grand spectacle, alliant ambitions artistiques et commerciales.
Bien plus que de l’argent
Mais Yapluka ne se contentera pas d’apporter des financements. La structure entend jouer un rôle de « passerelle » entre les différents acteurs du secteur : studios, détenteurs de licences, distributeurs internationaux et créateurs. L’idée est de permettre à ces derniers de rester copropriétaires de leurs œuvres et de garder un contrôle créatif, tout en bénéficiant de moyens conséquents pour les produire et les diffuser à grande échelle.
D’autres projets en vue
Outre « Les Rois maudits », le fonds Yapluka accompagnera un autre long-métrage autour de la Légion étrangère. De quoi dessiner les contours d’un line-up éclectique et prometteur, qui pourrait bien faire souffler un vent nouveau sur le cinéma européen dans les années à venir. Une initiative à suivre de près, qui témoigne du dynamisme et des ambitions intactes du 7ème art sur le Vieux Continent, malgré un contexte rendu complexe par la crise sanitaire et la concurrence accrue des plateformes de streaming.
Les défis de demain
Reste à savoir si cette nouvelle approche du financement et de la production saura convaincre à la fois le public, les professionnels et la critique. Les premiers projets soutenus par Yapluka seront scrutés de près, et leur succès (ou leur échec) sera déterminant pour l’avenir du fonds. Mais une chose est sûre : avec des budgets aussi conséquents et des ambitions affichées, Dimitri Rassam et ses partenaires ont les moyens de leurs ambitions. Et pourraient bien, à terme, poser les jalons d’un nouvel âge d’or pour le cinéma européen.