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Un procès met en lumière des pratiques illégales d’agents dans le foot

Un procès à Paris met en lumière des transferts douteux dans le foot français. Des agents et un avocat sont accusés d'exercice illégal et d'abus de biens sociaux. Les dessous troubles d'un milieu gangrené par...

Le monde du football français est une nouvelle fois secoué par un scandale. À partir de ce mercredi, le tribunal correctionnel de Paris se penche sur plusieurs transferts douteux de joueurs ayant évolué en Ligue 1. Au cœur de ce procès : des soupçons d’exercice illégal de la profession d’agent sportif et d’abus de biens sociaux.

Des transferts de Harit, Simakan et Weah épinglés

Selon nos informations, les transferts de plusieurs joueurs bien connus des pelouses de Ligue 1 sont dans le viseur de la justice. Il s’agit notamment de ceux d’Amine Harit, jeune milieu offensif marocain passé par Nantes et Marseille, de Mohamed Simakan, défenseur prometteur révélé à Strasbourg avant de rejoindre Leipzig, ou encore de Timothy Weah, attaquant américain et fils de George Weah qui a évolué au PSG et à Lille.

Les enquêteurs soupçonnent que ces transferts, et d’autres, aient donné lieu à des montages financiers opaques destinés à enrichir des intermédiaires peu scrupuleux, au détriment des clubs et sans respecter les règles entourant l’activité d’agent sportif. Des flux financiers vers des sociétés écrans et des rétrocommissions sont évoqués.

Un avocat et trois agents dans le viseur

Quatre prévenus sont cités dans ce procès : un avocat, Maître Badou Sambague, ainsi que trois agents licenciés par la Fédération Française de Football. Ils sont soupçonnés d’avoir monté un système parallèle pour contourner les règles et capter indûment une partie des commissions sur les transferts.

L’avocat, bien introduit dans le milieu du football et notamment proche de joueurs et de familles originaires d’Afrique, est soupçonné d’avoir orchestré ces montages en abusant de ses fonctions de mandataire sportif. Les trois agents mis en cause auraient été ses complices, servant de prête-noms et de relais pour dissimuler les flux financiers illicites.

La justice s’attaque aux dérives du foot business

Ce procès s’inscrit dans un contexte de reprise en main par les autorités des dérives dans le monde du football. La profession d’agent, peu régulée pendant des années, est particulièrement dans le viseur. Les sommes en jeu étant colossales, les tentations de s’affranchir des règles pour accroître les gains sont grandes.

Récemment, le tribunal de Marseille a condamné plusieurs agents, dont le célèbre Christophe Hutteau, pour des faits similaires. Le président du Toulouse FC a également été condamné dans ce dossier. À Bobigny, c’est un transfert douteux au SCO d’Angers qui a valu à un agent d’être sanctionné.

Il faut assainir les pratiques, remettre de la transparence et de l’éthique dans un milieu qui en manque cruellement. Les clubs et les joueurs sont les premières victimes de ces dérives.

Une source proche du dossier

Pour les observateurs, ce procès est un signal clair envoyé aux acteurs du football : l’époque de l’opacité et des arrangements douteux est révolue. Avec l’arrivée de nouvelles règles encadrant la profession d’agent sportif, et une volonté affichée de juges d’aller au bout, le monde du football est contraint de se réformer.

Le procès devrait durer plusieurs jours, avec de nombreux témoignages attendus pour plonger dans les arcanes du foot business. Les peines encourues par les prévenus sont lourdes : jusqu’à 10 ans de prison et de lourdes amendes. De quoi dissuader les tentations de franchir les lignes blanches pour s’enrichir sur le dos du football.

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