Dans les coulisses du rugby mondial, une petite révolution se prépare. D’après des sources proches du dossier, la fédération néo-zélandaise de rugby (NZR) envisagerait très sérieusement de délocaliser l’un des trois tests prévus contre le XV de France en juillet 2025… aux États-Unis !
Un choix qui peut surprendre de prime abord, mais qui s’inscrit dans une logique de développement et de rentabilité pour les instances néo-zélandaises. Explications.
La crainte d’un fiasco commercial
Alors que la venue des Bleus en terre maorie suscitait un engouement XXL, la nouvelle de l’envoi d’une équipe de France « bis » a douché les espoirs néo-zélandais. L’absence des stars tricolores comme Antoine Dupont ou Romain Ntamack, jamais vus à l’œuvre sur le sol kiwi, a provoqué une immense déception.
La perspective d’affronter une équipe de France privée de ses meilleurs éléments incite la fédération à revoir ses plans. Le risque ? Des stades moins remplis et des audiences TV en berne.
– Un dirigeant du rugby néo-zélandais
Voilà pourquoi la NZR creuse la piste d’une « américanisation » de cette tournée. L’objectif: compenser le manque à gagner anticipé et capitaliser sur l’appétence grandissante des États-Unis pour le rugby.
Un marché américain à conquérir
Avec l’organisation de la Coupe du Monde 2031 sur le sol américain, le rugby compte bien s’implanter durablement dans ce pays aux immenses potentialités. Un match de prestige All Blacks – France constituerait une formidable vitrine et un fantastique levier de popularisation.
- Un marché de plus de 330 millions d’habitants
- Un engouement croissant pour le rugby
- Des infrastructures de qualité (le match pourrait avoir lieu dans un grand stade NFL)
Cerise sur le gâteau pour la NZR, la présence d’une importante diaspora française aux États-Unis pourrait garantir un stade comble, même face à un XV de France new-look.
Les craintes d’une perte d’identité
Ce projet divise cependant chez les fans inconditionnels des All Blacks. Pour beaucoup, délocaliser un match aux antipodes reviendrait à brader l’âme de ces rencontres.
Affronter les Français en dehors de nos terres, ce serait une trahison de nos valeurs et de notre histoire. Le haka perd tout son sens loin de nos racines.
– Tana Umaga, légende des All Blacks
La fédération, soucieuse de ces réserves, assure que tout sera fait pour préserver le caractère unique de ce choc au sommet. Le match aux États-Unis viendrait s’ajouter aux deux tests prévus en Nouvelle-Zélande, sans s’y substituer.
Une tendance lourde ?
Si ce projet venait à se concrétiser, il pourrait créer un précédent et inciter d’autres nations à suivre la même voie. Un scénario qui inquiète les défenseurs de la tradition, mais qui apparaît inéluctable à l’heure de la mondialisation du rugby.
Reste à savoir quelle sera la position des instances mondiales (World Rugby) et de la fédération française sur ce dossier épineux. Une chose est sûre : la Nouvelle-Zélande semble prête à franchir le Rubicon pour défendre ses intérêts dans un contexte concurrentiel exacerbé.
Affaire à suivre donc, en attendant d’hypothétiques « All Blacks » – « Bleus » sous la bannière étoilée…