Face à une sécheresse historique qui frappe durement les Pyrénées-Orientales, le gouvernement vient de dévoiler un ambitieux « Plan de Résilience » pour sécuriser l’approvisionnement en eau de ce département. Des mesures chocs qui pourraient bien changer la donne et faire de ce territoire un précurseur dans l’adaptation au changement climatique.
Un diagnostic sans appel
Cela fait maintenant plus de deux ans que les Pyrénées-Orientales n’ont pas connu de pluies significatives. Les conséquences sont dramatiques : rivières à sec, nappes phréatiques au plus bas, restrictions d’eau drastiques. L’agriculture, qui représente plus de 80% des prélèvements en eau, est en première ligne.
Face à cette situation de crise, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, s’est rendu sur place ce mercredi pour présenter un plan d’actions visant à transformer la gestion de l’eau. « La situation n’est confortable pour personne, elle est liée au changement climatique », a-t-il déclaré lors d’un point presse.
Réutiliser les eaux usées
Parmi les mesures phares : développer massivement la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation agricole. Un procédé encore marginal en France mais qui a fait ses preuves dans d’autres pays confrontés au stress hydrique comme Israël ou l’Espagne.
Clairement ce sont des annonces plutôt positives. Sur les projets de réutilisation ça nous paraît évidemment une bonne idée.
Bruno Vila, président de la FDSEA dans les Pyrénées-Orientales
Optimiser l’irrigation
Autre axe de travail : améliorer le pilotage de l’irrigation grâce à des outils de suivi en temps réel des besoins en eau des cultures. Objectif : éviter les gaspillages tout en sécurisant les rendements. L’État promet également un accompagnement financier pour aider les agriculteurs à investir dans du matériel d’irrigation plus économe.
Colmater les fuites
Le plan prévoit aussi un volet sur l’amélioration des réseaux d’eau potable pour limiter les fuites, qui peuvent représenter jusqu’à 30% de l’eau prélevée. Des investissements seront réalisés pour remplacer les canalisations vétustes et déployer des capteurs pour détecter rapidement les fuites.
Si ce plan est plutôt bien accueilli par les acteurs locaux, beaucoup soulignent qu’il ne s’agit que d’un « premier pas » et que la route est encore longue pour restaurer durablement l’équilibre entre besoins et ressources en eau. La vigilance reste donc de mise dans ce département où le spectre de la pénurie n’est jamais très loin.