Imaginez-vous, confortablement installé dans votre siège d’avion, savourant votre café et feuilletant un magazine en attendant le décollage. Vous faites confiance à l’équipage pour assurer votre sécurité durant le vol. Mais que se passerait-il si, à votre insu, le pilote venait de consommer des champignons hallucinogènes ?
C’est exactement le scénario cauchemardesque qu’ont vécu les 83 passagers d’un vol d’Alaska Airlines en octobre dernier. Joseph Emerson, le pilote, avait consommé des champignons hallucinogènes deux jours avant de prendre les commandes de l’appareil.
Un geste fou qui aurait pu virer à la catastrophe
En plein vol, à 30 000 pieds d’altitude, Joseph Emerson a soudainement été pris de panique. Pensant qu’il resterait piégé dans l’avion pour toujours, il a tiré sur deux gros leviers rouges dans le cockpit. Ce geste insensé aurait pu couper les moteurs et précipiter l’avion vers le sol.
Heureusement, ses collègues pilotes ont réagi au quart de tour, permettant à l’appareil de continuer à voler sans encombre. Une fois maîtrisé, Joseph Emerson a tenté d’actionner un autre levier, celui de la cabine, mais une hôtesse de l’air a pu l’en empêcher et lui passer les menottes.
Pour les passagers, l’incompréhension était totale lorsque l’avion a dû atterrir en urgence quelques minutes plus tard à Portland. Ils étaient loin d’imaginer le drame qui venait d’être évité.
Les effets persistants des champignons hallucinogènes
Pour expliquer son comportement dangereux et irrationnel, Joseph Emerson a indiqué avoir consommé des champignons hallucinogènes deux jours avant le vol. Ces psychotropes provoquent des hallucinations et une distorsion de la réalité, avec des effets qui peuvent durer plusieurs heures.
Mais dans le cas de Joseph Emerson, les champignons ont continué à produire leurs effets délirants pendant 48h. Le pilote raconte être resté plongé dans une « réalité irréelle » jusqu’à deux jours après le vol. Un état second qui l’a poussé à commettre l’impensable dans le cockpit.
Je regrette profondément mon geste, c’est la pire erreur de ma vie. J’aimerais tellement pouvoir revenir en arrière et effacer ces 30 secondes.
Joseph Emerson, ancien pilote d’Alaska Airlines
Un week-end entre amis qui tourne mal
Quelques jours avant le vol, Joseph Emerson avait rejoint des amis pour un week-end. L’objectif était de rendre hommage à son meilleur ami Scott, lui aussi pilote, décédé six ans plus tôt. C’est durant ces retrouvailles que le quadragénaire a consommé les fameux champignons hallucinogènes.
Un moment de relâchement et d’égarement qui aura de lourdes conséquences pour sa carrière et sa vie. Car en prenant les commandes de l’avion sous l’emprise de stupéfiants, Joseph Emerson a mis en danger la vie de ses passagers et de ses collègues. Un acte irresponsable qui lui vaut aujourd’hui de sérieux ennuis judiciaires.
45 jours de prison et 83 chefs d’inculpation
Dès l’atterrissage de l’avion à Portland, Joseph Emerson a été interpellé et incarcéré. Il est resté 45 jours en détention avant d’être libéré sous caution. Mais ses problèmes sont loin d’être terminés. Le pilote doit maintenant faire face à pas moins de 83 chefs d’accusation de tentative de meurtre, soit un par passager présent dans l’avion ce jour-là.
Si les faits qui lui sont reprochés sont extrêmement graves, Joseph Emerson semble avoir pris conscience de l’ampleur des conséquences de ses actes. Depuis l’incident, il a entrepris un suivi thérapeutique et se concentre sur sa santé mentale, avec le soutien de sa femme. Il devra cependant répondre de cette folle prise de risques devant la justice.
La sécurité aérienne en question
Cette affaire sans précédent soulève de nombreuses questions sur les contrôles et la surveillance de l’état de santé des pilotes. Comment un commandant de bord a-t-il pu prendre les commandes après avoir consommé des drogues hallucinogènes ? Les procédures actuelles sont-elles suffisantes pour prévenir ce genre de comportements à hauts risques ?
Les compagnies aériennes devront sans doute renforcer leurs protocoles pour s’assurer de l’aptitude des pilotes avant chaque vol. Car au-delà du cas isolé de Joseph Emerson, c’est bien la sécurité de millions de passagers qui est en jeu.
Une chose est sûre : les miraculés de ce vol d’Alaska Airlines ne sont pas prêts d’oublier cette expérience terrifiante. Et Joseph Emerson non plus. Lui qui pensait s’évader l’espace d’un week-end a finalement déclenché un cauchemar bien réel. Un bad trip aux conséquences dramatiques, qui lui collera à la peau bien plus longtemps que les effets des champignons hallucinogènes…