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Un opposant cubain décède en prison après avoir manifesté

Cuba sous le choc : un opposant au régime, emprisonné suite aux manifestations de juillet 2021, est mort samedi en détention dans des circonstances troubles. Deux ONG dénoncent des violences de la part des gardiens et exigent une enquête indépendante pour faire la lumière sur ce drame qui ravive les tensions autour des droits humains sur l'île.

C’est une nouvelle qui secoue Cuba et ravive les tensions autour des droits humains sur l’île. Selon deux organisations de défense des droits de l’Homme, un opposant cubain, condamné pour avoir participé aux manifestations antigouvernementales historiques du 11 juillet 2021, est décédé en prison samedi dans des circonstances troubles.

Manuel de Jesus Guillén Esplugas, 30 ans et membre de l’Union patriotique de Cuba (UNPACU), un mouvement d’opposition illégal, est mort alors qu’il était détenu dans une prison de La Havane. D’après Justicia11J, une ONG basée hors de Cuba, il aurait été appréhendé en tentant de s’évader avant de subir des violences de la part des gardiens.

Une mort suspecte qui soulève des questions

Camila Rodriguez, responsable de Justicia11J, affirme que selon les témoignages recueillis auprès de la famille et d’autres détenus, la victime portait « des marques sur le corps » attestant des coups reçus. Les autorités pénitentiaires auraient ensuite propagé la thèse d’un suicide par pendaison dans une cellule d’isolement, une version mise en doute par les proches.

Ils l’ont tué, ils l’ont battu et ils l’ont tué

déclare la mère de Manuel de Jesus Guillén Esplugas dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux

L’ONG Cubalex, établie à Miami, a également confirmé le décès du détenu lundi et exigé une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur les circonstances de cette mort.

Un lourd bilan un an après les manifestations historiques

Cet événement dramatique intervient plus d’un an après les manifestations antigouvernementales des 11 et 12 juillet 2021, les plus importantes à Cuba depuis la révolution castriste de 1959. Selon des chiffres officiels, environ 500 personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu’à 25 ans de prison pour y avoir pris part.

Manuel de Jesus Guillén Esplugas serait le troisième manifestant emprisonné à perdre la vie, après Luis Barrios Diaz en novembre 2022 et Yosandri Mulet Almarales en août, mort après une tentative de suicide selon Justicia11J. Des ONG et l’ambassade américaine à Cuba évoquent au total un millier de « prisonniers politiques » sur l’île, ce que nie le gouvernement cubain.

Une situation des droits de l’Homme préoccupante

Ce décès suspect vient raviver les inquiétudes de la communauté internationale quant au sort des opposants emprisonnés à Cuba et au non-respect des droits de l’Homme par le régime. En novembre dernier déjà, des accusations de violences envers le dissident José Daniel Ferrer, également détenu depuis juillet 2021, avaient entraîné un échange d’invectives entre La Havane et Washington.

Pour les autorités cubaines, ces opposants ne sont que des « mercenaires » à la solde des États-Unis cherchant à déstabiliser le pays. Mais pour les défenseurs des droits humains, l’île concentrationnaire étouffe toute voix dissidente par la répression et bafoue les libertés fondamentales de son peuple.

La mort de Manuel de Jesus Guillén Esplugas constitue un nouveau drame humain qui en dit long sur les conditions de détention des prisonniers politiques à Cuba. Au-delà des circonstances troubles de son décès, elle témoigne de l’implacable répression qui s’abat sur ceux qui osent contester le régime, plus d’un an après un soulèvement populaire sans précédent. Un sombre constat qui appelle la communauté internationale à maintenir sa vigilance sur la situation des droits de l’Homme au cœur de la dernière dictature d’Amérique latine.

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