C’est un petit séisme qui vient de se produire dans le microcosme politique parisien. Ce mercredi 18 juillet, vingt-trois élus Les Républicains (LR) et Horizons ont annoncé la création du groupe “Union capitale” au Conseil de Paris. L’objectif affiché ? Rassembler largement l’opposition municipale dans la perspective des élections de 2026. Une initiative qui bouscule les équilibres, et place Rachida Dati, patronne historique de la droite parisienne, dans une position délicate.
Dati perd la moitié de son groupe
Le coup est rude pour l’ancienne Garde des Sceaux. Avec ce départ massif, son groupe “Changer Paris” se retrouve amputé de moitié de ses membres. Un affaiblissement qui intervient après une séquence difficile : en mars dernier, Rachida Dati avait déjà dû affronter une fronde menée par le maire LR du XVIe arrondissement, Francis Szpiner. Treize élus s’étaient alors désolidarisés pour former un groupe dissident.
La campagne des législatives anticipées semble avoir précipité la crise. Des cadres de Changer Paris ont peu apprécié l’absence de l’ancienne ministre sur le terrain parisien, lui reprochant d’avoir fait campagne uniquement pour la majorité présidentielle. Un positionnement jugé peu lisible, qui a fini par cristalliser les mécontentements.
Union capitale : un rassemblement inédit
Pour les élus à l’origine de cette scission, il est urgent d’ouvrir un nouveau chapitre. Avec 23 membres revendiqués, Union capitale devient d’emblée le premier groupe d’opposition à Anne Hidalgo. Une force politique inédite, qui enjambe les frontières partisanes traditionnelles.
L’objectif est de dépasser les clivages pour mettre en place les conditions du plus large rassemblement possible.
Agnès Evren, présidente de la fédération LR de Paris
Outre Agnès Evren, on retrouve parmi les figures de proue Geoffroy Boulard, maire LR du XVIIe, et Pierre-Yves Bournazel, ex-député proche d’Édouard Philippe. Dans leurs rangs également : la maire LR du VIIIe Jeanne d’Hauteserre, celle du Ve Florence Berthout (Horizons), ou encore les deux sénatrices LR Marie-Claire Carrère-Gée et Catherine Dumas. Un casting qui se veut le reflet d’une droite plurielle, en phase avec son époque.
2026 en ligne de mire
Si les contours de cette nouvelle force restent à préciser, une chose est sûre : elle se projette déjà vers les municipales de 2026. Avec un constat sans appel, formulé par Agnès Evren : LR, seul, ne peut pas gagner à Paris.
Un réalisme qui tranche avec l’optimisme affiché par Rachida Dati, qui cultive de son côté l’image d’une combattante en mesure de l’emporter en “un contre un” face à Anne Hidalgo.
Reste à savoir si cette union saura surmonter ses différences pour s’incarner durablement. Les prochaines séances du Conseil de Paris, en septembre, seront scrutées avec attention. Elles donneront un premier aperçu de la capacité de nuisance de ce groupe face à la maire socialiste, et surtout, de sa cohésion interne. Un test grandeur nature, en somme, pour ce pari politique aussi inattendu qu’audacieux.
