Depuis l’annonce d’un projet de Centre de Rétention Administrative (CRA) à Nantes pour 2027 au plus tard, les réactions sont mitigées. Si certains mouvements de gauche contestent cette “structure de privation de liberté”, les policiers nantais, eux, ne cachent pas leur enthousiasme. Pour ces derniers, ce CRA de 140 places est synonyme d’espoir et pourrait bien changer leur quotidien.
Un CRA pour libérer des effectifs
Selon une source proche du dossier, l’objectif premier de ce futur centre de rétention est de permettre de libérer des effectifs de police, aujourd’hui mobilisés pour conduire les individus en situation irrégulière et sous le coup d’une mesure d’éloignement. Des transferts chronophages qui les amènent régulièrement loin de Nantes, au CRA de Rennes “vite saturé”, mais aussi parfois jusqu’à Toulouse ou Hendaye comme le souligne un représentant syndical.
Concrètement, un policier qui part en transfert, c’est un équipage en moins sur le terrain. Avec un CRA à Nantes, ces allers-retours fastidieux seront considérablement réduits, permettant aux forces de l’ordre de se recentrer sur leurs missions premières. Un gain d’efficacité “considérable” pour la police nantaise qui espère ainsi pouvoir assurer une meilleure occupation de la voie publique.
Lutter plus efficacement contre la délinquance
Au-delà de la question des effectifs, ce CRA pourrait aussi avoir un impact direct sur la lutte contre la délinquance à Nantes. C’est en tout cas ce qu’espèrent les syndicats de police. En permettant de traiter plus rapidement et efficacement les procédures d’éloignement des étrangers en situation irrégulière, et surtout de ceux représentant une “menace pour la sécurité” ou à l’origine de “troubles à l’ordre public”, ce centre devrait contribuer à faire baisser la délinquance.
Cela aura une incidence sur la délinquance.
Prédit un responsable syndical
Une problématique prégnante sur la cité des Ducs où le nombre d’Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) et de placements en CRA a bondi de 50% depuis janvier, concernant à 90% des individus “constituant une menace pour la sécurité ou responsables de troubles à l’ordre public” selon le préfet.
Des créations de postes à prévoir
Si l’effervescence est palpable chez les policiers, certains temporisent tout de même leur enthousiasme. Car pour faire tourner un tel centre, il faudra des bras. Selon des estimations, 200 fonctionnaires seront nécessaires pour assurer la surveillance des 140 places du CRA nantais. Des effectifs qu’il faudra bien trouver quelque part alors que la police souffre déjà d’un manque de personnel, notamment pour le traitement des dossiers des clandestins.
Malgré ces interrogations, le projet suit son cours. Plusieurs réunions ont déjà eu lieu en préfecture pour affiner le dossier. Les policiers nantais, eux, attendent avec impatience ce CRA qui pourrait “changer leur vie”. Avec l’espoir qu’il ne restera pas une simple promesse mais deviendra bel et bien réalité d’ici 2027.