Quatre Premiers ministres en un an, une Assemblée nationale dissoute sans raison apparente, des gouvernements censurés à peine nommés… Pas de doute, la France traverse une crise politique d’une rare intensité. Une situation chaotique qui n’est pas sans rappeler les heures sombres de la IVe République et la période troublée qui précéda l’avènement de la Ve en 1958. Mais alors, faut-il craindre cette crise ou au contraire y voir une opportunité ?
Les ingrédients d’une crise majeure
Depuis plusieurs mois, tous les voyants semblent au rouge sur le plan politique en France :
Une valse de Premiers ministres à Matignon
En l’espace d’un an, quatre Premiers ministres se sont succédé à la tête du gouvernement. Du jamais vu sous la Ve République ! Dernier exemple en date, le gouvernement de l’expérimenté Michel Barnier, censé apporter un peu de stabilité, mais qui a été torpillé par l’Assemblée nationale à peine formé.
Un Président qui semble avoir perdu la main
Face à cette valse, Emmanuel Macron donne l’impression d’avoir perdu le contrôle. Sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale sans réelle justification a été très critiquée. Tout comme sa gestion des nominations de Premiers ministres, qui semble improvisée et brouillonne.
Une Assemblée nationale hostile et fragmentée
Résultat des courses, le Président se retrouve face à une Assemblée nationale hostile, où aucune majorité stable ne se dégage. Les oppositions, des Insoumis au Rassemblement National en passant par LR, font front commun pour bloquer l’action gouvernementale.
Vers un nouveau 1958 ?
Impossible de ne pas faire le parallèle avec la situation de blocage qui prévalait avant 1958 et la fin de la IVe République :
Des gouvernements qui ne tiennent pas
Comme aujourd’hui, la France d’avant 1958 voyait les gouvernements se succéder à un rythme effréné, parfois plusieurs fois par an. Instabilité chronique et paralysie étaient la norme.
Un régime à bout de souffle
Cette instabilité traduisait l’essoufflement de la IVe République, minée par ses défauts institutionnels. Un constat qui semble s’appliquer aujourd’hui à la Ve République, dont beaucoup pointent les limites et les dérives, à commencer par une présidentialisation excessive.
Se souviendra-t-on d’Emmanuel Macron comme le président qui aura liquidé la Ve République en cinq mois ?
Edouard Tétreau, essayiste
L’opportunité d’une refondation ?
Mais là où 1958 avait accouché d’un nouveau régime, la situation actuelle pourrait être l’occasion d’une refondation salutaire de nos institutions :
- Rééquilibrage des pouvoirs entre exécutif et Parlement
- Introduction d’une dose de proportionnelle pour une représentation plus fidèle
- Responsabilité accrue du Président devant les députés
- Etc.
Autant de pistes qui permettraient de redonner du souffle à notre démocratie. La crise actuelle serait alors une opportunité plus qu’une menace. L’Histoire nous dira bientôt ce qu’il en est !