Selon des sources gouvernementales azerbaïdjanaises relayées par plusieurs médias internationaux, un missile russe Sol-Air serait à l’origine du crash d’un avion de ligne Azerbaijan Airlines mercredi au Kazakhstan, qui a coûté la vie à 38 personnes. L’appareil Embraer 190 reliait l’Azerbaïdjan à la république russe de Tchétchénie, où des attaques de drones ukrainiens avaient été signalées récemment.
Un Système de Défense Antiaérienne Pantsir-S Mis en Cause
D’après les informations rapportées notamment par Euronews et le site azerbaïdjanais pro-gouvernemental Caliber, citant des sources sous couvert d’anonymat, un missile Sol-Air russe, probablement tiré par un système de défense antiaérienne Pantsir-S, aurait provoqué le crash. Le tir se serait produit lors « d’une activité aérienne de drones au-dessus de Grozny », la capitale tchétchène où l’avion devait atterrir.
Des Attaques de Drones Rapportées en Tchétchénie
La veille du drame, les autorités russes avaient fait état de frappes de drones dans deux régions voisines de la Tchétchénie, l’Ossétie du Nord et l’Ingouchie. Des incidents qui se sont déroulés à des centaines de kilomètres de la ligne de front en Ukraine, laissant penser à une capacité de frappe à longue portée des forces de Kiev.
Des Indices Matériels et Techniques Troublants
En plus des soupçons liés au contexte sécuritaire tendu, des experts militaires et d’aviation ont relevé sur l’épave de l’avion des impacts suspects, suggérant qu’il ait pu être abattu accidentellement lors de son approche. Le site spécialisé Flightradar24 a aussi indiqué que l’appareil avait subi durant son vol « d’importantes interférences GPS ». Selon l’agence de presse turque Anadolu, son système de communication aurait été paralysé par un brouillage électronique utilisé par la Russie.
Des impacts d’oiseaux sur la structure, « ça n’empêche pas l’avion de voler »
Un ancien expert du Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA)
Appels à la Prudence de Moscou et Astana
Face à ces informations troublantes, les autorités russes et kazakhes ont appelé à ne pas spéculer avant la fin de l’enquête. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé « inapproprié d’émettre des hypothèses » à ce stade. L’agence russe de l’aviation civile avait indiqué mercredi que l’avion avait percuté une nuée d’oiseaux, une version remise en cause par des experts.
Si la piste du missile venait à se confirmer, cela constituerait un incident diplomatique majeur entre la Russie, l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan. Ce crash aérien soulève en tout cas de nombreuses questions sur la sécurité du trafic aérien dans cette région en proie à des tensions géopolitiques exacerbées par la guerre en Ukraine. Une catastrophe qui endeuille l’Azerbaïdjan et qui rappelle tragiquement les risques de dommages collatéraux liés aux conflits modernes.