Le conflit israélo-palestinien revient sous les projecteurs après les déclarations chocs d’un haut responsable israélien. Lors d’un colloque, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a ouvertement appelé à « conquérir » la bande de Gaza et à encourager une « émigration volontaire » de sa population palestinienne, avec l’objectif affiché de la réduire de moitié d’ici deux ans.
Un plan radical qui suscite l’indignation
Ces propos controversés, tenus par une figure de l’extrême droite israélienne, ont immédiatement déclenché une vague de condamnations internationales. Plusieurs ONG et responsables politiques y voient un appel à peine voilé au nettoyage ethnique, rappelant que le déplacement forcé de populations sous occupation est considéré comme un crime contre l’humanité par le droit international.
Les mots +nettoyage ethnique+ sont de plus en plus utilisés pour décrire ce qui se passe dans le nord de Gaza.
Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne
Washington condamne des propos « irresponsables »
Même le principal allié d’Israël, les États-Unis, est monté au créneau pour rejeter fermement les déclarations des ministres Smotrich et Ben Gvir, les qualifiant d’« irresponsables ». Une mise en garde inhabituelle qui témoigne du malaise suscité, y compris chez les soutiens traditionnels de l’État hébreu.
Gaza, une poudrière sous tension permanente
Coincée entre Israël, l’Égypte et la Méditerranée, la bande de Gaza est une étroite langue de terre surpeuplée où s’entassent près de 2,4 millions de Palestiniens dans des conditions souvent précaires. Malgré le retrait israélien de 2005, l’enclave reste sous blocus et les affrontements avec l’armée israélienne sont récurrents.
Les dommages humains sont considérables de part et d’autre. D’après des sources officielles et onusiennes, la dernière guerre déclenchée en octobre 2023 a fait plus de 1 200 morts côté israélien, en grande majorité des civils, et plus de 44 000 Palestiniens tués à Gaza, là aussi principalement des civils.
Vers une nouvelle escalade meurtrière ?
Dans ce contexte explosif, la perspective brandie par des ministres israéliens d’un retour des civils juifs à Gaza et d’un transfert massif de sa population palestinienne fait craindre un nouvel embrasement. Si le Premier ministre Benyamin Netanyahu a pris ses distances, les déclarations de ses alliés les plus radicaux risquent d’attiser encore davantage les tensions.
Face à l’impasse politique et à la détresse humanitaire, la communauté internationale semble bien en peine pour sortir Gaza de l’engrenage de la violence. Entre escalade guerrière et rhétorique incendiaire, les menaces sur la paix n’ont rarement semblé aussi lourdes dans cette région du monde meurtrie.