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Un ministère de la Beauté pour sauver le monde ?

Et si la clé pour affronter le chaos du monde se trouvait dans… la beauté ? C’est le pari audacieux que nous propose la philosophe Laurence Devillairs. Dans son ouvrage “La Splendeur du monde”, elle nous invite à une véritable révolution esthétique. Rencontre avec une pensée lumineuse, qui pourrait bien changer notre regard sur le réel.

La beauté, un “droit” et un “devoir” ?

Pour Laurence Devillairs, la beauté n’est pas un luxe mais une nécessité vitale. “La beauté est un devoir et un droit, à l’égal de celui de penser, d’aller et venir… Nous avons plus que jamais besoin de la beauté”, affirme-t-elle. Une conviction qu’elle étaye tout au long de son ouvrage, en explorant les multiples facettes de l’expérience esthétique.

Mais attention, la beauté dont il est question ici n’est pas celle, superficielle, des magazines. Il s’agit plutôt d’une beauté profonde, qui engage notre rapport au monde. “La splendeur, c’est ce qui, de prime abord, ne cherche pas à séduire. Mais favorise la communion avec ce qui nous entoure, comme si le monde resplendissait, et peut-être moi avec lui”, explique la philosophe.

Exercices d'”esthétique appliquée”

Pour goûter pleinement cette beauté, Laurence Devillairs nous propose des “exercices d’esthétique appliquée”. Des invitations concrètes à aiguiser notre regard, nos sens, notre capacité d’émerveillement. Car la splendeur est partout, pour peu qu’on sache la voir :

  • Dans les détails du quotidien
  • Dans les œuvres d’art
  • Dans les paysages naturels
  • Dans les visages croisés

Autant d’occasions de se laisser toucher, bouleverser, métamorphoser par la puissance du beau. Un chemin exigeant mais libérateur, qui nous relie à l’essentiel.

La beauté, grande absente du débat public

Mais pour que cette “transition esthétique” advienne, encore faut-il que la beauté retrouve sa juste place. Or force est de constater qu’elle est la grande absente des débats actuels :

Dans l’espace public, toute considération esthétique semble avoir disparu. L’urbanisme, l’architecture, l’aménagement du territoire se font sans le moindre souci du beau. C’est assez consternant.

– Laurence Devillairs

D’où sa proposition iconoclaste : créer un “ministère de la Transition esthétique”. Sa mission ? Remettre la beauté au cœur de l’action publique. Dans les écoles, les villes, les paysages… Partout où l’esprit peut s’élever et s’épanouir au contact de la splendeur.

Et si la beauté pouvait nous sauver ?

Utopique, ce ministère ? Peut-être. Mais il révèle l’urgence d’un changement de paradigme. Car pour Laurence Devillairs, la crise que nous traversons est aussi une crise esthétique. Face à la laideur et à l’insignifiance qui menacent, la beauté pourrait bien être notre meilleure arme :

Ce dont nous avons besoin, c’est d’une véritable écologie de l’esprit. La beauté en est un élément essentiel, parce qu’elle nous permet d’habiter le monde de manière harmonieuse, vivante, enchantée.

– Laurence Devillairs

Un appel vibrant, qui résonne comme une promesse. Et si, pour réenchanter nos vies, il suffisait d’ouvrir nos yeux à la splendeur qui nous entoure ? En nous engageant sur le chemin de la beauté, nous pourrions bien trouver le sens et l’espoir dont nous avons tant besoin. Laurence Devillairs nous offre là une boussole précieuse, pour traverser les tempêtes de notre époque. A nous de nous en saisir, pour faire advenir un monde plus beau, et donc plus humain.

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