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Un Million de Réfugiés Syriens Attendus en 2025, L’ONU Se Prépare

L'ONU se prépare au retour massif de réfugiés syriens en 2025 suite au renversement d'Assad. Un défi humanitaire et politique de taille, entre espoirs et incertitudes. Les détails du plan de l'ONU.

Un bouleversement historique secoue la Syrie en cette fin d’année 2024. Après plus d’une décennie de conflit dévastateur, le régime de Bachar al-Assad a finalement été renversé, ouvrant la voie à une nouvelle ère pour le pays meurtri. Dans ce contexte inédit, l’ONU anticipe un mouvement de retour massif des réfugiés syriens dans les mois à venir, un défi humanitaire et politique de taille.

L’ONU se prépare à un retour sans précédent

Selon les estimations du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR), pas moins d’un million de Syriens pourraient regagner leur patrie entre janvier et juin 2025. Un chiffre vertigineux qui témoigne de l’ampleur de la crise des réfugiés engendrée par le conflit, mais aussi des espoirs suscités par la chute du régime honni. Pour Rema Jamous Imseis, directrice du HCR pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, l’heure est à la préparation :

Nous prévoyons désormais de voir revenir environ un million de Syriens dans les six premiers mois de l’année prochaine.

Un afflux qui ne sera pas sans poser de nombreux défis, tant pour la Syrie que pour les pays d’accueil. Car si beaucoup rêvent de retrouver leur foyer, leur communauté, leur vie d’avant, la réalité sur le terrain est complexe. Entre destructions massives, tensions intercommunautaires et incertitudes politiques, le chemin de la reconstruction et de la réconciliation s’annonce long et semé d’embûches.

La prudence de mise pour les pays hôtes

Face à cette situation inédite, le HCR appelle les pays qui ont accueilli les réfugiés syriens à la plus grande prudence. Si la tentation est grande de pousser au retour rapide de ces populations, souvent perçues comme un fardeau, il est crucial de laisser le temps à une évaluation rigoureuse de la situation sécuritaire et humanitaire en Syrie. Rema Jamous Imseis insiste :

Pas de retour forcé dès les premiers jours. Ce que nous disons aux gouvernements qui ont suspendu les procédures d’asile, c’est de continuer à respecter le droit d’accès au territoire pour déposer une demande, mais de nous donner, ainsi qu’aux réfugiés syriens, le temps d’évaluer s’il est sûr de rentrer.

Un appel à la retenue qui vise notamment les pays européens, où les partis anti-immigration réclament des retours immédiats. Un scénario potentiellement désastreux, tant pour les réfugiés que pour la stabilité de la région.

Défis et opportunités de la transition syrienne

Car la Syrie d’après-Assad sera confrontée à des défis titanesques. Outre la reconstruction physique d’un pays ravagé par les bombardements et les combats, il faudra reconstruire un tissu social profondément déchiré, réintégrer des millions de déplacés et réfugiés, restaurer des services publics effondrés. Un chantier immense qui nécessitera une coopération internationale soutenue et un engagement de long terme.

Pour le HCR, la priorité est d’assurer un suivi au plus près de la situation, malgré le chaos qui règne dans le pays. Des employés ont été déployés aux frontières pour tenter de quantifier les flux de retour, en l’absence d’autorités locales en mesure de le faire. Car le renversement du régime a aussi vu l’émergence de nouveaux profils vulnérables, notamment parmi les minorités et les anciens membres du pouvoir déchu, contraints à l’exil.

Les profils à risque qui existaient avant le 8 décembre n’ont peut-être plus besoin du même niveau de protection, ou ne présentent plus la même menace. Aujourd’hui, avec ce changement de régime, nous avons d’autres groupes vulnérables qui ont émergé.

Un casse-tête pour la communauté internationale, qui devra naviguer entre impératifs humanitaires, réalités géopolitiques et enjeux de long terme. Mais aussi une opportunité historique de tourner la page de l’un des conflits les plus meurtriers du XXIe siècle et d’ouvrir, enfin, un nouveau chapitre pour la Syrie et son peuple.

Le chemin sera long, semé d’obstacles et de souffrances. Mais l’espoir, pour la première fois depuis 2011, est à nouveau permis. A condition de ne pas brûler les étapes et de garder à l’esprit les leçons d’un passé douloureux. Pour que le retour tant attendu des réfugiés ne se transforme pas en nouveau drame, mais en promesse d’un avenir meilleur.

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