La menace terroriste plane toujours sur la France et nos forces de sécurité en première ligne. Lundi soir, cette réalité s’est rappelée à nous de façon brutale. Un militaire de l’opération Sentinelle a été attaqué au couteau alors qu’il patrouillait dans le quartier de la Gare de l’Est à Paris. Si son pronostic vital n’est heureusement pas engagé, cet incident soulève à nouveau de nombreuses questions sur la sécurité de nos soldats déployés sur le territoire national.
Que s’est-il passé près de la Gare de l’Est ?
Selon les premiers éléments, l’agression s’est déroulée aux alentours de 22h25, à proximité de la Gare de l’Est, un secteur très fréquenté de la capitale. Un militaire en patrouille dans le cadre de l’opération Sentinelle a été pris à partie et poignardé par un individu pour des raisons encore inconnues. Blessé, le soldat a rapidement été pris en charge par les secours et transporté à l’hôpital. Son état de santé n’inspire pas d’inquiétude.
Les forces de l’ordre, rapidement dépêchées sur place, ont pu interpeller l’agresseur présumé. Son identité et ses motivations n’ont pas été communiquées à ce stade. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes et le mobile de cette attaque.
Sentinelle, une opération exposée
Lancée après les attentats de janvier 2015, l’opération Sentinelle mobilise quotidiennement jusqu’à 7000 militaires sur le territoire national. Leur mission : protéger les sites sensibles et assurer une présence dissuasive face à la menace terroriste. Mais ce dispositif expose aussi nos soldats, devenus des cibles potentielles.
Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un militaire de Sentinelle est visé. Depuis 2015, plusieurs attaques, parfois mortelles, ont été perpétrées contre des patrouilles. En 2017, un assaillant avait foncé avec son véhicule sur des soldats à Levallois-Perret, blessant 6 d’entre eux. Quelques mois plus tard, une patrouille avait essuyé des tirs devant un centre commercial de Nice.
Un dispositif controversé
Malgré son rôle reconnu dans la lutte anti-terroriste, l’opération Sentinelle fait aussi l’objet de critiques récurrentes :
- Des conditions d’engagement difficiles pour les soldats
- Une pression psychologique forte sur la durée
- Des règles d’ouverture du feu très encadrées
- Un coût humain et financier élevé pour l’armée
Certaines voix, y compris au sein de l’institution militaire, s’interrogent sur la pérennité et la pertinence de maintenir les soldats dans les rues de façon permanente. La Cour des Comptes avait même jugé en 2021 qu’il n’était « plus pertinent de mobiliser des militaires pour assurer la sécurité intérieure », préconisant une refonte du dispositif.
Quelle évolution pour Sentinelle ?
Des adaptations ont certes été apportées, avec une présence militaire plus mobile et imprévisible, mais l’architecture globale du dispositif reste inchangée. Pour l’état-major, Sentinelle conserve toute sa pertinence face à un niveau de menace terroriste durablement élevé. Cette nouvelle attaque prouve que la vigilance et la protection de nos soldats engagés sur le front intérieur restent plus que jamais d’actualité. La sécurité de ceux qui nous protègent au quotidien doit être une priorité absolue.