En plein cœur de l’été, le palais de justice de Bruxelles ressemble davantage à un musée qu’à un lieu où se jouent des drames humains. Pourtant, en ce jour d’août, une affaire retient toute l’attention. Pas moins d’une quinzaine de policiers quadrillent l’entrée du tribunal. À l’intérieur, l’ambiance est électrique. Trois jeunes hommes sont jugés pour avoir agressé et dépouillé un passant. Mais ce qu’ils ignoraient au moment des faits, c’est que leur victime était en réalité un policier en civil.
Un policier violemment agressé et volé
Ali, 19 ans, Hassan, 20 ans, et Moussa, 24 ans, arrivent menottés depuis la prison de Haren, lourdement escortés. Les faits qui leur sont reprochés remontent à un matin d’avril. Le trio se serait attaqué à un homme pour lui dérober sa chaîne en or d’une valeur de 700 euros et son smartphone à plus de 1000 euros. Un vol avec violence qui prend une tournure particulière quand on sait que la victime est inspecteur de police. L’homme, en civil, rentrait tranquillement chez lui lorsqu’il a été pris pour cible.
“Ce n’est pas parce que je suis Arabe que je suis un voyou”
Face aux accusations, Moussa s’emporte :
Regardez la vidéo, Monsieur le juge. Regardez et vous allez voir que ce n’est pas moi, hurle-t-il. J’aime la Belgique, les frites et le chocolat. C’est pas parce que je suis un Arabe que je suis un voyou.
Avant d’insister : “Je. Ne. Suis. Pas. Un. Voleur !”
Mais malgré cette déclaration enflammée, la réalité semble rattraper Moussa. Le policier agressé l’a formellement reconnu, lui qui est déjà connu de la justice. La procureure requiert à son encontre 4 ans de prison ferme. Une peine lourde à laquelle son avocat tente de s’opposer en plaidant la clémence.
Un fait divers symptomatique de l’insécurité
Au-delà du cas individuel, cette agression met en lumière les problèmes d’insécurité qui gangrènent la capitale belge. De plus en plus de policiers, même en civil, sont pris pour cibles par des délinquants souvent issus de l’immigration. Un phénomène préoccupant qui soulève des questions sur l’intégration, la justice, et les tensions communautaires dans le pays.
Le jugement sera rendu le 30 août. D’ici là, Moussa aura peut-être le temps de méditer sur son amour autoproclamé de la Belgique et des frites. Car comme le montre cette affaire, proclamer son attachement au pays d’accueil ne suffit pas à faire un bon citoyen, encore moins à échapper à la justice. Un dossier à suivre, révélateur des défis qui attendent la société belge.