ActualitésSanté

Un Médecin de Saint-Nazaire Suspendu pour Harcèlement Sexuel

Coup de tonnerre à l'hôpital de Saint-Nazaire : un médecin réanimateur suspendu pour harcèlement moral et sexuel envers des collègues et internes. Trois victimes présumées auraient témoigné pour des faits répétés entre 2015 et 2021. La direction a auditionné une cinquantaine de personnes avant de...

Le centre hospitalier de Saint-Nazaire est secoué par une affaire de harcèlement moral et sexuel présumé impliquant l’un de ses praticiens. Accusé par plusieurs collègues et ex-internes d’agissements et de propos déplacés, le médecin réanimateur a été suspendu à titre conservatoire le 13 mai dernier, le temps d’une enquête interne approfondie.

Selon nos informations, trois femmes auraient témoigné par écrit contre le soignant, relatant des faits répétés de harcèlement survenu en 2021, 2020 et même dès 2015 pour l’une d’entre elles. Le plus ancien signalement décrirait notamment un geste déplacé du praticien envers une interne de première année, en pleine opération et malgré la présence d’autres médecins dans le bloc.

Une enquête interne d’envergure à l’hôpital

Alertée par ces accusations graves, la direction du centre hospitalier a déclenché une enquête administrative de grande ampleur. Pas moins d’une cinquantaine de personnes, personnels soignants et internes, auraient été auditionnées pour recueillir leurs témoignages sur le comportement du médecin mis en cause.

Au printemps, plusieurs signalements nous ont rapporté des faits graves concernant notre praticien. Nous venons de conclure notre enquête administrative et avons remis nos conclusions au centre national de gestion, qui aura la charge d’entamer, le cas échéant, des mesures disciplinaires.

Porte-parole du centre hospitalier de Saint-Nazaire

Un signalement au procureur de la République aurait également été effectué dès le mois d’avril suite aux signalements reçus par l’hôpital. Pourtant, aucune plainte n’a, à ce jour, été déposée par les victimes présumées et aucune procédure judiciaire n’a été ouverte.

Le médecin conteste les accusations “nébuleuses”

De son côté, le praticien mis en cause, par la voix de son avocat, conteste fermement ces “accusations nébuleuses” et déplore une suspension prononcée sans élément probant. Maître Erwan Le Moigne évoque un dossier vide et s’insurge :

Mon client aimerait savoir exactement qui lui reproche quoi. Aucune plainte n’a été déposée et je ne peux que m’insurger de cette absence de tout élément probant ayant mené à sa suspension, le transformant en bouc émissaire des dysfonctionnements d’un service qui a perdu la moitié de ses médecins en quelques mois.

Maître Erwan Le Moigne, avocat du médecin

L’avocat fait ici référence à la situation tendue dans le service de réanimation de l’établissement nazairien, confronté comme de nombreux hôpitaux à des difficultés de recrutement et de fidélisation des praticiens dans cette spécialité.

La suite de la procédure dans les prochaines semaines

Suspendu depuis la mi-mai, le médecin réanimateur attend désormais de connaître les éventuelles suites disciplinaires données à cette affaire par le centre national de gestion, qui gère la carrière des praticiens hospitaliers. La décision devrait être connue dans les prochaines semaines.

Cette affaire illustre une nouvelle fois l’importance de la libération de la parole et de la prise en compte du harcèlement à l’hôpital, dans un contexte où les conditions de travail dégradées exacerbent les tensions. Elle pose aussi la délicate question de la présomption d’innocence et de la proportionnalité des mesures conservatoires en l’absence de plainte ou de procédure pénale.

Un dossier sensible à plus d’un titre, dont l’épilogue est attendu avec impatience par l’ensemble de la communauté hospitalière nazairienne, sous le choc depuis la révélation de cette affaire.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.