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Un Libanais retrouve la liberté après 33 ans de détention en Syrie

Après 33 ans dans les geôles syriennes, Souheil Hamawi, un Libanais de 61 ans, retrouve enfin la liberté et les siens. Son histoire émouvante ravive l'espoir de centaines de familles...

C’est les larmes aux yeux et le cœur empli de joie que Souheil Hamawi, 61 ans, a retrouvé lundi sa famille dans son village de Chekka, au nord du Liban. Cet instant, il l’a espéré pendant 33 longues années passées dans les sinistres geôles syriennes. « Aujourd’hui, je respire à nouveau. La meilleure chose au monde, c’est la liberté! » a-t-il déclaré, submergé par l’émotion.

Une détention arbitraire qui a duré plus de trois décennies

Le calvaire de Souheil Hamawi a commencé il y a 33 ans, lorsque des soldats syriens ont frappé un soir à la porte de sa maison. « Ils ont dit à mon mari : on doit vous parler. Puis il a disparu pendant 11 ans », raconte son épouse Joséphine Homsi. Accusé sans plus d’explications d’appartenir aux Forces Libanaises, une formation chrétienne, M. Hamawi a été transféré de prison en prison, dont la tristement célèbre Saydnaya près de Damas, où il a écrit des poèmes pour tenir.

Sa libération, il la doit à la chute du régime de Bachar al-Assad et à la fuite de ce dernier, qui ont poussé les rebelles à ouvrir les prisons syriennes. Sorti d’un établissement pénitentiaire de Lattaquié, M. Hamawi souligne que son épouse et son fils ont été sa « source de force » toutes ces années.

L’espoir ravivé pour des centaines de familles libanaises

Ce retour inespéré donne un nouveau souffle aux espoirs de centaines de familles libanaises. Depuis des décennies, elles exigent des autorités qu’elles fassent la lumière sur le sort de milliers de leurs proches, qui auraient été arrêtés par les troupes syriennes déployées au Liban dès le début de la guerre civile en 1975.

La Syrie a exercé une influence prépondérante sur son voisin libanais jusqu’en 2005, année du retrait de ses troupes sous la pression internationale et de la rue, après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Beaucoup de familles espèrent que la chute de Bachar el-Assad permettra enfin d’obtenir des réponses sur leurs disparus.

Une leçon de résilience et une ode à la liberté

Pour Souheil Hamawi, ce retour à la liberté est l’aboutissement d’un long combat intérieur. « J’ai beaucoup attendu, j’ai beaucoup souffert, mais au final je suis libre », résume-t-il avec philosophie. Son frère jumeau Nicolas le qualifie de « plus qu’un héros », saluant sa force d’âme.

Au-delà du soulagement personnel, cette libération est aussi un symbole puissant. Elle rappelle la valeur inestimable de la liberté et la nécessité de lutter contre l’arbitraire et l’oppression. L’histoire de cet homme brisé mais pas vaincu est une leçon de vie qui force le respect et nourrit l’espoir.

Alors que le Liban et la Syrie traversent une période charnière de leur histoire, des destins comme celui de Souheil Hamawi résonnent avec une force particulière. Ils sont le signe que même dans les pires ténèbres, la lumière de la liberté et de la dignité humaine continue de briller. Et qu’aucune oppression, aussi longue soit-elle, n’est éternelle face à la soif inextinguible de justice.

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