Imaginez un instant un combat de judo très particulier. D’un côté, vous avez Teddy Riner, le poids lourd français triple champion olympique, véritable montagne de muscles de 2m04 pour plus de 140 kg. De l’autre, un adversaire coréen de trois catégories inférieures, pesant environ 60 kg de moins. Une différence de gabarit hallucinante pour un face-à-face totalement improbable. C’est pourtant la scène surréaliste à laquelle on a assisté lors de la récente compétition par équipes mixtes aux Jeux olympiques.
Un combat complètement déséquilibré
Opposée à la Corée du Sud en quarts de finale, l’équipe de France de judo avait aligné son atout maître Teddy Riner en toute fin de tableau pour tenter de décrocher la victoire. Mais surprise, les Coréens ont choisi de ne pas lui opposer leur poids lourd Kim Minjong, qui aurait pu donner du fil à retordre au Français comme en finale des lourds quelques jours plus tôt. À la place, ils ont tenté un pari fou en sélectionnant Lee Joonhwan, médaillé de bronze dans la catégorie des moins de 81 kg. Un choix tactique osé, pour ne pas dire suicidaire, tant le déséquilibre physique entre les deux hommes était flagrant.
Sur le tatami, la différence de gabarit était frappante. Un véritable duel David contre Goliath. Courageux, le petit Coréen a bien tenté une attaque pour essayer de faire vaciller le géant Riner, sans succès. Ce dernier n’a pas bougé d’un centimètre, comme un chêne solidement enraciné. Même en y mettant toutes ses forces, Lee Joonhwan avait autant de chances de faire tomber son adversaire qu’un moustique de renverser un éléphant.
Riner impérial, la Corée coule
Comme attendu, Teddy Riner a fini par immobiliser au sol son courageux mais chétif adversaire pour remporter le point de la victoire pour l’équipe française. Un succès sans appel qui a permis aux Bleus de se hisser dans le dernier carré de la compétition par équipes. Un résultat logique au vu de la physionomie de la rencontre.
Avec ce nouveau succès probant, le Français a confirmé son statut de patron incontesté des tatamis, capable de dominer outrageusement des combats a priori très déséquilibrés. Un mental d’acier et un physique hors normes qui forcent le respect. Le symbole de la peur qu’il inspire à ses adversaires, qui n’hésitent plus à tenter des paris désespérés pour tenter de le faire chuter.
Il pesait au moins 60 kg de moins que moi. Ça se voyait que le combat était complètement déséquilibré. Mais je suis resté concentré pour apporter la victoire à mon équipe.
– Teddy Riner après son combat
Un pari fou et désespéré des Coréens
On peut s’interroger sur la stratégie de la Corée du Sud sur ce combat. Pourquoi ne pas avoir aligné le poids lourd Kim Minjong qui semblait le plus armé pour rivaliser avec Riner? Était-il blessé ? A-t-il reculé devant le défi ? Les entraîneurs coréens voulaient-ils tester une tactique surprise en espérant créer l’exploit ? Difficile de connaître les raisons exactes de ce choix pour le moins audacieux.
Toujours est-il que les Sud-Coréens ont dû se résoudre à aligner leur médaillé des moins de 81 kg face à l’ogre Riner, avec l’espoir un peu fou qu’il parvienne à créer la sensation. Un pari totalement manqué au vu du scénario du combat, qui a tourné à la démonstration en faveur du Français. À l’arrivée, le pauvre Lee Joonhwan a au moins gagné le droit de raconter qu’il a eu l’immense privilège d’affronter l’une des plus grandes légendes de son sport. Même si l’expérience a dû être plutôt douloureuse et frustrante pour lui.
Le poids des catégories en question
Au-delà de l’anecdote, ce combat totalement déséquilibré interroge sur le poids des catégories en judo. Faut-il revoir le système pour éviter de tels écarts de gabarits ? Est-il raisonnable qu’un moins de 80 kg affronte un poids lourd de 140 kg et plus ? Sur le papier, l’issue semble jouée d’avance dans la plupart des cas, tant les lois de la physique et de la biomécanique sont implacables. Cela pose la question de l’équité et de l’intérêt sportif de telles oppositions, dans une discipline où les catégories de poids sont faites justement pour grouper les combattants par gabarit.
Certes, le judo est aussi une affaire de technique, de vitesse et de tactique. Et il peut toujours exister l’espoir d’un coup parfait, d’une inspiration géniale pour renverser un combat mal embarqué. Mais à un tel niveau de compétition, avec des écarts aussi criants, l’issue semble inéluctable dans 99% des cas. À moins d’un miracle ou d’une grosse erreur du favori, la logique est presque toujours respectée.
Riner, l’attraction des Jeux
Cet improbable combat restera comme l’une des images fortes de ces JO de Paris 2024 côté français. Une fois de plus, Teddy Riner a crevé l’écran avec sa puissance phénoménale, digne d’un personnage de jeu vidéo ou de dessin animé. À lui seul, il vaut le déplacement et attire les projecteurs par sa simple présence sur un tatami.
Véritable attraction mondiale, le Guadeloupéen est devenu bien plus qu’un sportif de haut niveau. C’est une icône, un phénomène médiatique qui transcende sa discipline et incarne l’excellence du sport français. Chacun de ses combats est scruté, attendu, espéré, même s’ils tournent souvent à la démonstration. Car avec Teddy Riner, le spectacle et la performance sont presque toujours au rendez-vous. Et c’est tout ce qu’on lui demande.
Reste à savoir désormais si le Français parviendra à mener les Bleus vers un nouveau titre par équipes, après ceux de Rio en 2016 et Tokyo en 2020. Une médaille d’or de plus à sa collection serait une juste récompense pour celui qui porte le judo tricolore à bout de bras et pousse ses adversaires à tenter des choix tactiques désespérés face à lui. Réponse dans quelques jours, mais une chose est sûre : avec Teddy Riner, tout devient possible. Même l’impensable.
Comme attendu, Teddy Riner a fini par immobiliser au sol son courageux mais chétif adversaire pour remporter le point de la victoire pour l’équipe française. Un succès sans appel qui a permis aux Bleus de se hisser dans le dernier carré de la compétition par équipes. Un résultat logique au vu de la physionomie de la rencontre.
Avec ce nouveau succès probant, le Français a confirmé son statut de patron incontesté des tatamis, capable de dominer outrageusement des combats a priori très déséquilibrés. Un mental d’acier et un physique hors normes qui forcent le respect. Le symbole de la peur qu’il inspire à ses adversaires, qui n’hésitent plus à tenter des paris désespérés pour tenter de le faire chuter.
Il pesait au moins 60 kg de moins que moi. Ça se voyait que le combat était complètement déséquilibré. Mais je suis resté concentré pour apporter la victoire à mon équipe.
– Teddy Riner après son combat
Un pari fou et désespéré des Coréens
On peut s’interroger sur la stratégie de la Corée du Sud sur ce combat. Pourquoi ne pas avoir aligné le poids lourd Kim Minjong qui semblait le plus armé pour rivaliser avec Riner? Était-il blessé ? A-t-il reculé devant le défi ? Les entraîneurs coréens voulaient-ils tester une tactique surprise en espérant créer l’exploit ? Difficile de connaître les raisons exactes de ce choix pour le moins audacieux.
Toujours est-il que les Sud-Coréens ont dû se résoudre à aligner leur médaillé des moins de 81 kg face à l’ogre Riner, avec l’espoir un peu fou qu’il parvienne à créer la sensation. Un pari totalement manqué au vu du scénario du combat, qui a tourné à la démonstration en faveur du Français. À l’arrivée, le pauvre Lee Joonhwan a au moins gagné le droit de raconter qu’il a eu l’immense privilège d’affronter l’une des plus grandes légendes de son sport. Même si l’expérience a dû être plutôt douloureuse et frustrante pour lui.
Le poids des catégories en question
Au-delà de l’anecdote, ce combat totalement déséquilibré interroge sur le poids des catégories en judo. Faut-il revoir le système pour éviter de tels écarts de gabarits ? Est-il raisonnable qu’un moins de 80 kg affronte un poids lourd de 140 kg et plus ? Sur le papier, l’issue semble jouée d’avance dans la plupart des cas, tant les lois de la physique et de la biomécanique sont implacables. Cela pose la question de l’équité et de l’intérêt sportif de telles oppositions, dans une discipline où les catégories de poids sont faites justement pour grouper les combattants par gabarit.
Certes, le judo est aussi une affaire de technique, de vitesse et de tactique. Et il peut toujours exister l’espoir d’un coup parfait, d’une inspiration géniale pour renverser un combat mal embarqué. Mais à un tel niveau de compétition, avec des écarts aussi criants, l’issue semble inéluctable dans 99% des cas. À moins d’un miracle ou d’une grosse erreur du favori, la logique est presque toujours respectée.
Riner, l’attraction des Jeux
Cet improbable combat restera comme l’une des images fortes de ces JO de Paris 2024 côté français. Une fois de plus, Teddy Riner a crevé l’écran avec sa puissance phénoménale, digne d’un personnage de jeu vidéo ou de dessin animé. À lui seul, il vaut le déplacement et attire les projecteurs par sa simple présence sur un tatami.
Véritable attraction mondiale, le Guadeloupéen est devenu bien plus qu’un sportif de haut niveau. C’est une icône, un phénomène médiatique qui transcende sa discipline et incarne l’excellence du sport français. Chacun de ses combats est scruté, attendu, espéré, même s’ils tournent souvent à la démonstration. Car avec Teddy Riner, le spectacle et la performance sont presque toujours au rendez-vous. Et c’est tout ce qu’on lui demande.
Reste à savoir désormais si le Français parviendra à mener les Bleus vers un nouveau titre par équipes, après ceux de Rio en 2016 et Tokyo en 2020. Une médaille d’or de plus à sa collection serait une juste récompense pour celui qui porte le judo tricolore à bout de bras et pousse ses adversaires à tenter des choix tactiques désespérés face à lui. Réponse dans quelques jours, mais une chose est sûre : avec Teddy Riner, tout devient possible. Même l’impensable.
