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Un Influenceur Algérien Jugé en France pour Incitation à la Haine

Un influenceur algérien de 59 ans comparaîtra devant la justice française le 24 février suite à une vidéo TikTok jugée haineuse. Interpellé dimanche, il encourt une lourde peine pour "provocation publique à commettre un crime". Cette affaire soulève...

Les réseaux sociaux sont régulièrement pointés du doigt pour leur rôle dans la propagation de contenus haineux. Un nouvel exemple vient illustrer ce phénomène préoccupant. D’après une source proche du dossier, un influenceur algérien de 59 ans établi en France a été interpellé dimanche dernier suite à la publication d’une vidéo polémique sur TikTok. Incriminé pour « provocation publique et directe à commettre un crime ou un délit », il sera jugé le 24 février prochain devant le tribunal de Montpellier.

Une vidéo signalée pour incitation à la haine

Tout a commencé le 4 janvier dernier lorsque les autorités françaises ont été alertées d’une vidéo problématique publiée par cet influenceur, surnommé Doualemn, sur son compte TikTok suivi par plus de 168 000 abonnés. Après analyse, le parquet de Montpellier a ouvert une enquête pour « provocation publique et directe et non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit ». Les investigations ont rapidement conduit à l’interpellation de l’individu dès le lendemain.

Si dans un premier temps, il avait été rapporté que les propos tenus dans la vidéo étaient « tuez-le, laissez-le souffrir » en évoquant un manifestant algérien anti-régime, des traductions réalisées par des experts ont finalement établi que ces mots n’avaient pas été prononcés. Le mis en cause aurait en revanche appelé à infliger une « sévère correction » et à « frapper un homme semblant résider en Algérie ».

Un influenceur sous l’emprise de stupéfiants ?

Lors de sa garde à vue, l’influenceur a reconnu les faits tout en affirmant qu’il était sous l’influence d’un traitement de substitution aux stupéfiants au moment des faits. Une expertise psychiatrique a donc été ordonnée pour évaluer son discernement. Cet élément pourrait être déterminant lors de son procès prévu dans un mois. En attendant, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

D’autres influenceurs dans le viseur de la justice

Cette affaire n’est malheureusement pas isolée. Ces derniers jours, plusieurs autres influenceurs algériens ou franco-algériens ont été interpellés en France pour des vidéos jugées haineuses diffusées sur les réseaux sociaux. Ainsi, lundi, « Imad Tintin » a été placé en détention provisoire par le tribunal de Grenoble. Son procès est renvoyé au 5 mars. A Brest, « Zazou Youssef » a lui aussi été incarcéré dans l’attente de son jugement fixé au 24 février pour apologie du terrorisme.

La liberté d’expression sur internet ne doit pas devenir un terrain propice à la haine. Nous serons intransigeants face aux dérives.

– Une source gouvernementale

Face à la multiplication de ces cas, les autorités françaises se montrent déterminées à sévir. Le parquet de Montpellier a notamment ouvert une autre enquête après un signalement reçu lundi pour « contestation de crime contre l’humanité et provocation à la haine raciale ». La vidéo visée est l’œuvre d’un Montpelliérain niant l’existence des chambres à gaz sur TikTok. Des investigations sont en cours pour l’identifier.

TikTok et les autres réseaux montrés du doigt

Cette vague d’interpellations remet en lumière la difficulté des réseaux sociaux à endiguer la propagation de contenus haineux sur leurs plateformes. Malgré des politiques de modération de plus en plus strictes, des vidéos problématiques parviennent régulièrement à passer entre les mailles du filet pour toucher un large public, notamment chez les plus jeunes.

Les géants du web sont soumis à une pression croissante des pouvoirs publics pour renforcer leur lutte contre la haine en ligne. En France, la loi contre les contenus haineux adoptée en 2020 les oblige à retirer sous 24 heures tout contenu « manifestement illicite » signalé. Un délai réduit à 1 heure pour les contenus terroristes ou pédopornographiques. Des sanctions allant jusqu’à 1,25 million d’euros d’amende sont prévues en cas de manquements répétés.

Mais au-delà des contraintes légales, les réseaux sont aussi appelés à une prise de conscience éthique. De nombreuses voix s’élèvent pour les inciter à mettre davantage de moyens humains et technologiques dans la traque aux contenus toxiques. Car c’est aussi leur responsabilité de garantir un environnement numérique sain, sûr et respectueux pour tous les utilisateurs, quel que soit leur âge.

Une vigilance collective indispensable

Cependant, enrayer la haine en ligne ne peut reposer uniquement sur les réseaux sociaux et la justice. C’est l’affaire de tous. À commencer par les utilisateurs eux-mêmes qui doivent faire preuve de vigilance et de responsabilité dans leurs usages numériques. Signaler systématiquement les contenus douteux, ne pas relayer les publications problématiques, éduquer son entourage aux risques… Chacun à son niveau peut agir.

Les parents et les éducateurs ont aussi un rôle majeur à jouer pour sensibiliser les plus jeunes et leur inculquer les bons réflexes. Éducation aux médias, prévention du cyberharcèlement, décryptage des mécanismes de manipulation… Des initiatives pédagogiques se développent pour outiller les élèves face aux dérives du web. Mais au-delà de l’école, c’est un dialogue familial régulier qui doit s’instaurer pour accompagner les enfants dans leur vie numérique.

Derrière chaque écran, il y a un être humain. Ne l’oublions jamais lorsque nous communiquons en ligne.

– Un expert en prévention du cyberharcèlement

Car en définitive, endiguer la haine sur internet implique de réinventer notre rapport au numérique et à l’autre. Cultiver l’empathie, le respect, la bienveillance dans nos échanges virtuels. Prendre conscience qu’un simple commentaire peut blesser, qu’un partage peut nuire. Et qu’à l’inverse, un message positif peut soutenir, qu’un témoignage peut aider. Faire du web un espace d’humanité, c’est possible. Et ça commence par chacun de nous, derrière nos claviers.

Une société unie contre la haine

Les affaires récentes d’influenceurs poursuivis pour des vidéos haineuses nous rappellent que le combat contre l’intolérance et la violence, qu’elles s’expriment en ligne ou hors ligne, est l’affaire de tous. Pouvoirs publics, entreprises du numérique, forces de l’ordre, justice, mais aussi citoyens, parents, éducateurs, associations… C’est en unissant nos forces que nous pourrons faire reculer la haine.

Cela passe par une meilleure prévention, en déployant des campagnes de sensibilisation massives. Par une détection plus efficace des contenus problématiques, en améliorant les outils de modération. Par une sanction systématique des auteurs de haine en ligne, en adaptant l’arsenal législatif. Mais aussi et surtout par une mobilisation de chaque instant, en cultivant le dialogue, le respect mutuel, l’ouverture à l’autre.

Car n’oublions pas que derrière les mots qui blessent et les images qui choquent, il y a des victimes bien réelles. Des personnes atteintes dans leur dignité, leur intégrité, leur humanité. Alors oui, soyons unis et déterminés face à la déferlante de haine. Pour que le virtuel ne détruise pas le réel. Pour que le numérique reste un formidable outil de lien, de partage et de progrès. Ensemble, faisons rempart contre l’intolérance.

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