Un homme de 60 ans vient d’être condamné à la lourde peine de 30 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour avoir commis un crime aussi sordide qu’abominable. Rongé par une jalousie maladive, Yannick Morandeau a en effet poignardé et éviscéré l’amant de sa compagne, lui portant 56 coups de couteau dans un déchaînement de violence inouïe. La scène, digne d’un film d’horreur, s’est produite à Nancy le 17 septembre 2020.
Un crime passionnel d’une sauvagerie inouïe
Ce jour-là, Yannick Morandeau, entrepreneur sexagénaire jusque-là sans histoires, s’aperçoit en consultant un traceur GPS placé dans le véhicule de sa compagne que celle-ci lui est infidèle. Fou de rage, il se rend à l’endroit indiqué et découvre sa conjointe en galante compagnie, en pleins ébats avec son amant dans une camionnette. C’est alors qu’il sort un couteau et poignarde sauvagement le malheureux, un musicien de 48 ans prénommé Éric Diard. Non content de le laisser pour mort criblé de plaies, il lui ouvre le ventre et l’éviscère, avant de prendre la fuite.
La compagne, également blessée, a réussi à donner l’alerte. Mais à l’arrivée des secours, le corps sans vie et atrocement mutilé du musicien gisait dans une mare de sang. Une scène d’une violence rare et inouïe, digne des pires films gore, selon les témoins.
L’avocat de la défense plaide la folie passagère
Lors du procès qui s’est tenu cette semaine, l’accusé a semblé prostré et incapable d’expliquer son geste. Son avocat a tenté de plaider la folie passagère, arguant qu’il avait été pris d’une « rage incontrôlable » en découvrant l’infidélité. Il a souligné que son client n’avait jamais fait parler de lui auparavant et ne présentait aucun signe de dangerosité. Une thèse écartée par l’accusation.
Cette peine est une incompréhension, déjà par rapport à la personnalité de mon client et sa non-dangerosité
Me Julien Marguet, avocat de la défense
Pour l’accusation, un crime prémédité d’une extrême cruauté
L’avocat général a en effet balayé la thèse d’un coup de folie, soulignant que l’accusé avait consulté 44 fois le traceur GPS en 2 heures avant de passer à l’acte. Pour lui, cela démontre une préméditation. Il a demandé à la cour d’être sévère face à ce crime « le plus grave qui existe dans notre droit pénal » et rappelé la cruauté avec laquelle l’accusé s’est acharné sur sa victime :
Je vous demande de prononcer une peine à la hauteur de la sauvagerie qui a été commise, par laquelle vous rappellerez que la vie d’Éric Diard ne valait pas le prix de la jalousie
Jérémy Lapertot, avocat général
Une peine exemplaire pour un crime abject
Les jurés ont finalement suivi les réquisitions en condamnant Yannick Morandeau à 30 ans de réclusion criminelle, sans retenir l’altération du discernement ni faire de distinction entre le meurtre et l’acte de barbarie. Une peine rarissime pour un crime passionnel, qui souligne à quel point les faits ont été jugés abjects et inexcusables.
La compagne de l’accusé, rongée par la culpabilité, n’a pas souhaité assister au procès. Cela n’a visiblement pas joué en faveur de l’entrepreneur, dont l’avocat dispose désormais de 10 jours pour faire appel. Mais au vu de la gravité des faits et de l’exemplarité de la peine, les chances d’obtenir une réduction en appel semblent minces. Un crime passionnel qui se solde donc par ce qui s’apparente à une véritable condamnation à perpétuité.