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Un G7 Redevenu G8 Avec La Russie, « Inimaginable » Pour Paris

La France ferme la porte à un retour de la Russie dans le G7, malgré les appels insistants de Donald Trump. Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot juge cette hypothèse "inimaginable" dans le contexte actuel. Ses déclarations surviennent à la veille d'une réunion internationale déterminante sur...

Alors que les pressions s’accentuent, notamment de la part des États-Unis, pour réintégrer la Russie au sein du G7, la France campe sur ses positions. Interrogé ce dimanche sur LCI, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a jugé cette hypothèse tout simplement « inimaginable » dans le contexte international actuel, marqué par la guerre en Ukraine qui vient d’entrer dans sa troisième année.

La Russie, une « démocratie avancée » ?

Depuis son exclusion du groupe des sept pays les plus industrialisés en 2014 suite à l’annexion de la Crimée, la Russie n’a eu de cesse de s’éloigner des standards démocratiques occidentaux. Un constat sans appel pour le chef de la diplomatie française :

Le G7, c’est le groupe des grandes démocraties les plus avancées. La Russie veut-elle apparaître comme une démocratie avancée ? Non, donc aujourd’hui, ce n’est pas acceptable.

Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères

Selon lui, la Russie « se comporte de moins en moins comme une démocratie » et « agresse de manière décomplexée et désinhibée d’autres membres du G7 ». Un comportement jugé incompatible avec les valeurs fondamentales portées par ce club très select.

Trump plaide pour un retour de Moscou

Malgré ce constat accablant, le président américain Donald Trump continue de plaider pour la réintégration de la Russie, qualifiant son exclusion d' »erreur ». Après un entretien téléphonique qualifié de « spectaculaire » mercredi dernier avec Vladimir Poutine, il a déclaré qu’il « adorerait qu’il revienne » dans le giron du G7, reformant ainsi le G8 d’antan.

Une position loin d’être partagée par ses alliés européens, et en premier lieu par la France. Pour Paris, un éventuel retour de Moscou ne pourrait s’envisager qu’à certaines conditions, avec en préalable l’établissement d’une « paix juste et durable » en Ukraine.

Renouer le dialogue avec la Russie, oui mais…

Si cette condition venait à être remplie, Jean-Noël Barrot n’exclut pas totalement l’idée d’une normalisation des relations avec Moscou à l’avenir. « Si, quand nous aurons créé les conditions d’une paix juste et durable, nous parvenons à renouer avec le peuple russe, d’autres relations diplomatiques sont envisageables », concède-t-il prudemment.

Car pour le ministre, il est important de ne pas faire porter le chapeau de la guerre au peuple russe dans son ensemble. « La responsabilité de cette guerre pèse sur les épaules de Poutine, ce n’est pas le peuple russe qui s’est lancé dans cette guerre », tient-il à souligner.

Faire plier Poutine sous la contrainte

En attendant ce jour encore hypothétique, la priorité reste de faire pression sur le maître du Kremlin pour qu’il accepte de négocier une issue au conflit. « L’objectif est de contraindre Vladimir Poutine à s’asseoir à la table des négociations », martèle Jean-Noël Barrot, pour qui le « dessein impérialiste » russe « ne peut s’arrêter que sous la contrainte ».

Cette pression passe par un soutien sans faille à l’Ukraine, qui doit être maintenu dans la durée selon Paris. « Chaque année, nous sommes allés plus loin dans notre soutien militaire. Et nous allons continuer à le faire », promet le ministre, se félicitant que les avions de chasse promis par la France volent déjà « dans le ciel ukrainien ».

Asphyxier l’économie russe

Parallèlement, la France plaide pour la poursuite des sanctions économiques contre la Russie, avec l’élaboration d’un 16ème train de mesures visant « les intérêts russes ». L’objectif : « asphyxier l’économie russe » pour l’empêcher de financer son effort de guerre, tout en s’assurant qu’elle ne parvienne pas à contourner les sanctions déjà en place.

Des efforts qui seront au cœur des discussions internationales prévues ce lundi à Paris, en amont de la conférence sur la sécurité de Munich. L’occasion pour les Européens de réaffirmer leur unité face à Moscou et leur détermination à soutenir Kiev, alors que des dissensions semblent poindre avec Washington sur la stratégie à adopter. Une chose est sûre : la voie d’une normalisation avec la Russie de Poutine est encore très loin d’être dégagée.

Cette pression passe par un soutien sans faille à l’Ukraine, qui doit être maintenu dans la durée selon Paris. « Chaque année, nous sommes allés plus loin dans notre soutien militaire. Et nous allons continuer à le faire », promet le ministre, se félicitant que les avions de chasse promis par la France volent déjà « dans le ciel ukrainien ».

Asphyxier l’économie russe

Parallèlement, la France plaide pour la poursuite des sanctions économiques contre la Russie, avec l’élaboration d’un 16ème train de mesures visant « les intérêts russes ». L’objectif : « asphyxier l’économie russe » pour l’empêcher de financer son effort de guerre, tout en s’assurant qu’elle ne parvienne pas à contourner les sanctions déjà en place.

Des efforts qui seront au cœur des discussions internationales prévues ce lundi à Paris, en amont de la conférence sur la sécurité de Munich. L’occasion pour les Européens de réaffirmer leur unité face à Moscou et leur détermination à soutenir Kiev, alors que des dissensions semblent poindre avec Washington sur la stratégie à adopter. Une chose est sûre : la voie d’une normalisation avec la Russie de Poutine est encore très loin d’être dégagée.

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