Un Franco-Algérien âgé de 37 ans a été condamné mardi par la cour d’assises spéciale de Paris à une lourde peine de 14 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers, pour avoir rejoint les rangs du groupe terroriste État Islamique en Syrie en 2014. Cette affaire met en lumière le phénomène inquiétant de la radicalisation et du départ de centaines de Français vers les zones de combat au Moyen-Orient à cette période.
Une fratrie embrigadée par l’idéologie jihadiste
L’homme condamné, né à Montpellier d’un père algérien et d’une mère française, est l’aîné d’une fratrie de neuf enfants élevés dans un islam rigoriste, notamment lors de séjours en Arabie Saoudite. Son père aurait côtoyé un temps la famille d’une figure majeure des jihadistes français, illustrant le terreau fertile pour la radicalisation de cette fratrie. En effet, pas moins de six des frères ont rejoint les rangs de l’EI à des postes variés, dont celui de sniper. Quatre d’entre eux sont présumés morts en zone de combat, tandis qu’un autre y est détenu.
Un engagement au sein de la police islamique et un attrait pour le “califat”
Les enquêteurs ont rassemblé de nombreux éléments attestant de l’engagement de l’accusé au sein de l’EI, notamment une fiche d’enrôlement, des témoignages sur ses fonctions au sein de la police islamique comme recruteur ou instructeur religieux et informatique. S’il a reconnu avoir servi dans la police des mœurs et avoir été attiré par “le projet de califat”, il a nié en revanche avoir adhéré à l’idéologie mortifère du groupe terroriste, invoquant plutôt une volonté de suivre ses frères et de rester soudés au-delà du religieux.
Avec mes frères, on se suivait, on avait un deal, c’était de rester ensemble. (…) Il fallait que je voie mon frère arrivé en Syrie avant moi, c’était au-delà du religieux.
L’accusé lors de son procès
Des peines de prison ferme pour les co-accusées
La compagne française de l’homme, rencontrée sur place en Syrie, a quant à elle écopé d’une peine de 6 ans d’emprisonnement. La mère de cette dernière s’est vue infliger 3 ans de prison avec sursis pour avoir apporté un soutien matériel et financier à sa fille ainsi qu’à une candidate au départ en Syrie, elle-même impliquée dans un projet d’attentat à Paris en 2016.
La France face au défi du retour des jihadistes
Ce procès illustre le défi sécuritaire et judiciaire auquel est confrontée la France avec le retour de nombreux jihadistes français, souvent arrêtés et expulsés par la Turquie. En 2014, année du départ du condamné, ils étaient environ 600 à rejoindre les rangs de l’EI, profitant de la proclamation du “califat” en Syrie et en Irak. Si la menace terroriste s’est depuis déplacée, la question de leur suivi, de leur jugement et de leur possible réinsertion reste un enjeu majeur pour les autorités, afin d’éviter de nouvelles dérives radicales et de potentiels attentats sur le sol français.
Les enquêteurs ont rassemblé de nombreux éléments attestant de l’engagement de l’accusé au sein de l’EI, notamment une fiche d’enrôlement, des témoignages sur ses fonctions au sein de la police islamique comme recruteur ou instructeur religieux et informatique. S’il a reconnu avoir servi dans la police des mœurs et avoir été attiré par “le projet de califat”, il a nié en revanche avoir adhéré à l’idéologie mortifère du groupe terroriste, invoquant plutôt une volonté de suivre ses frères et de rester soudés au-delà du religieux.
Avec mes frères, on se suivait, on avait un deal, c’était de rester ensemble. (…) Il fallait que je voie mon frère arrivé en Syrie avant moi, c’était au-delà du religieux.
L’accusé lors de son procès
Des peines de prison ferme pour les co-accusées
La compagne française de l’homme, rencontrée sur place en Syrie, a quant à elle écopé d’une peine de 6 ans d’emprisonnement. La mère de cette dernière s’est vue infliger 3 ans de prison avec sursis pour avoir apporté un soutien matériel et financier à sa fille ainsi qu’à une candidate au départ en Syrie, elle-même impliquée dans un projet d’attentat à Paris en 2016.
La France face au défi du retour des jihadistes
Ce procès illustre le défi sécuritaire et judiciaire auquel est confrontée la France avec le retour de nombreux jihadistes français, souvent arrêtés et expulsés par la Turquie. En 2014, année du départ du condamné, ils étaient environ 600 à rejoindre les rangs de l’EI, profitant de la proclamation du “califat” en Syrie et en Irak. Si la menace terroriste s’est depuis déplacée, la question de leur suivi, de leur jugement et de leur possible réinsertion reste un enjeu majeur pour les autorités, afin d’éviter de nouvelles dérives radicales et de potentiels attentats sur le sol français.