Le secteur des cryptomonnaies en Amérique latine regorge d’opportunités pour les investisseurs avisés. C’est le pari que fait Hyla Fund Management, une société spécialisée dans l’investissement dans d’autres fonds crypto à haut risque, qui vient de lancer un nouveau véhicule de 30 millions de dollars dédié spécifiquement à cette région du monde. Avec déjà 115 millions de dollars d’actifs sous gestion, Hyla compte bien devenir un acteur majeur sur ce marché émergent.
Un écosystème crypto encore jeune mais prometteur
Selon Paola Origel, PDG et co-fondatrice de Hyla Fund Management, le marché latino-américain des cryptomonnaies est encore très modeste mais regorge de perspectives intéressantes. Dans une interview accordée à un média spécialisé, elle explique que la région présente en 2024 des opportunités et des défis similaires à ceux rencontrés par l’industrie mondiale des cryptos en 2017 :
À l’époque, il n’y avait pas de fournisseurs de services ou de vendeurs qui comprenaient la blockchain ou les cryptos. Je pense que nous avons été le premier fonds institutionnel à ouvrir un compte bancaire chez Wells Fargo, car ils ne comprenaient pas ce que c’était.
Paola Origel, PDG de Hyla Fund Management
L’un des principaux obstacles reste l’éducation des investisseurs latino-américains au concept même de cryptomonnaie. Ces devises dématérialisées peuvent être difficiles à appréhender pour des investisseurs traditionnels habitués à des actifs plus tangibles comme l’or ou le cash.
Combler le fossé entre finance traditionnelle et cryptos
Pour Paola Origel, un fonds de fonds crypto comme Hyla joue justement un rôle de pont entre les investisseurs classiques et l’écosystème des cryptomonnaies. Cet univers nouveau et en rapide évolution peut être intimidant, d’où l’intérêt de s’en remettre à des spécialistes pour y naviguer.
La valeur d’un fonds de fonds, c’est l’accès. Nous sommes agnostiques en termes de juridiction, donc nous connaissons la plupart des gérants de fonds du monde entier, et chacun a sa propre stratégie.
Paola Origel, PDG de Hyla Fund Management
Cette approche a déjà fait ses preuves dans la finance traditionnelle. Mais dans le monde des cryptos, fragmenté et complexe, elle apporte encore plus de valeur. L’ambition à terme est de faire de Hyla le “Goldman Sachs des actifs numériques”, notamment en Amérique latine.
L’Amérique latine, terre d’opportunités pour les cryptos
Pourquoi miser sur l’Amérique latine ? Car les cryptomonnaies pourraient y avoir un impact transformateur, en permettant à ces économies de passer au niveau supérieur. Les transferts de fonds internationaux (remises), cruciaux pour de nombreux pays, sont un cas d’usage évident. Les latino-américains font face à des commissions exorbitantes et à des secteurs bancaires peu accessibles.
Les opérateurs téléphoniques ont aussi une grande marge de progression en matière de paiements mobiles et de transactions pair-à-pair. D’autant qu’une grande partie de la population n’est pas bancarisée. La reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales et l’essor de l’entrepreneuriat offrent d’autres points d’entrée prometteurs.
Néanmoins, le marché est encore si modeste qu’il faut rester ouvert et ne pas trop se spécialiser pour l’instant. Quelques pays se démarquent déjà, comme le Brésil pour sa maturité technologique dans les cryptos, le Mexique pour son expertise des marchés locaux, ainsi que l’Argentine et le Salvador.
Notre objectif est de dénicher les prochaines licornes qui auront un impact non seulement régional mais mondial.
Paola Origel, PDG de Hyla Fund Management
Avec son nouveau fonds dédié de 30 millions de dollars, Hyla Fund Management compte bien être en première ligne pour profiter de l’essor attendu des cryptos en Amérique latine, misant sur le potentiel de transformation de ces technologies dans la région. Un pari audacieux mais réfléchi, porté par une fine connaissance des défis et opportunités locaux en matière de cryptomonnaies.