Cinq millièmes de seconde. Un battement de cils. C’est l’infime écart qui a permis à Noah Lyles de décrocher le Graal ultime du sprint : l’or olympique du 100 mètres. Dans un duel d’une intensité rare avec le Jamaïcain Kishane Thompson, l’Américain a signé la course de sa vie pour entrer dans la légende de l’athlétisme.
Un finish hitchcockien
Après un départ canon, les deux fusées se détachent rapidement du reste du peloton. Aux 50 mètres, Thompson semble prendre un léger avantage. Mais c’est sans compter sur la foulée de géant de Lyles. Dans une dernière accélération, il revient à la hauteur de son adversaire. Les deux hommes se jettent sur la ligne dans un synchronisme parfait. Impossible de les départager à l’œil nu. Il faudra attendre de longues secondes et un examen à la loupe de la photo-finish pour que le verdict tombe : Noah Lyles, champion olympique !
Je pensais vraiment que Thompson avait gagné. Quand j’ai vu mon nom s’afficher, c’était incroyable.
Noah Lyles
Les sensations d’une course hors norme
Au micro après la course, Noah Lyles semblait encore sonné par l’intensité du moment : “Je n’avais pas l’impression d’avoir gagné. J’ai donné 100%, mais j’ai eu l’impression de casser trop tôt. Je suis même allé vers Kishane pour lui dire : ‘mon gars, je pense qu’elle est pour toi’.” Et pourtant, à force de mental et de projectiles d’orteils, Lyles est allé chercher le plus beau des métaux. “Je suis fier d’avoir réussi ça contre des athlètes aussi rapides, sur la plus grande scène du monde.”
Objectif record du monde ?
Avec ce chrono supersonique en 9”83, nouveau record personnel, Noah Lyles se rapproche à grandes foulées du record du monde d’Usain Bolt (9”58). À 26 ans, le natif de Gainesville semble avoir atteint une nouvelle dimension. De quoi rêver d’inscrire son nom encore plus durablement au panthéon de la ligne droite.
Mais avant cela, place à la célébration et à la décompression, comme il l’explique : “Entendre cette foule gronder, c’était incroyable. Je ne pouvais pas rêver mieux. Maintenant, je vais savourer et laisser redescendre toutes ces émotions.” Un sacre amplement mérité pour celui qui règne désormais sans partage sur le royaume du sprint mondial. Quel sera son prochain défi ? Paris 2024 n’a qu’à bien se tenir…