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Un député RN accusé de propos obscènes envers une élue macroniste

Un scandale éclate à l'Assemblée nationale suite à des accusations de propos déplacés entre deux députés. La victime présumée maintient sa version des faits, le mis en cause dément fermement. Les débats s'enflamment autour de cette affaire...

C’est une affaire qui secoue l’Assemblée nationale en cette fin juillet. Selon les révélations du Canard enchaîné, un député RN aurait tenu des propos obscènes envers sa collègue macroniste Annaïg Le Meur, en échange de son vote pour un poste de secrétaire au Palais Bourbon. Des accusations graves qui suscitent l’émoi dans la classe politique.

Les faits rapportés par Le Canard enchaîné

Tout se serait déroulé dans la nuit du 19 au 20 juillet, sur une terrasse de café parisienne. Annaïg Le Meur, députée Renaissance du Finistère et candidate à un poste de secrétaire à l’Assemblée, demande sur le ton de la plaisanterie à son collègue RN Frank Giletti s’il compte voter pour elle. Ce dernier lui aurait alors répondu avec un sourire graveleux :

Oui, mais seulement si tu me masses là.

– Propos rapportés par Le Canard enchaîné

En désignant son entrejambe. Un échange qui aurait choqué les quelques députés attablés à leurs côtés. Face au tollé provoqué par ces révélations, le principal intéressé a tenu à apporter un démenti formel.

La version de Frank Giletti

Dans un communiqué publié ce jeudi, le député varois rejette en bloc les accusations. Il confirme avoir échangé avec Annaïg Le Meur ce soir-là, mais assure n’avoir jamais tenu de propos déplacés :

Jamais des propos et de geste obscènes n’ont été prononcés ni mimés. Je ne me permettrais jamais de faire de remarques graveleuses.

– Frank Giletti, député RN du Var

Selon sa version, il aurait simplement refusé de voter pour sa collègue, en réponse à une blague de sa part sur un éventuel massage. Le tout sur un ton bon enfant, en clin d’œil à la profession de kinésithérapeute d’Annaïg Le Meur. Une explication qui ne convainc pas l’intéressée.

La députée macroniste maintient ses accusations

Quelques heures après la parution du démenti, Annaïg Le Meur a tenu à réagir dans un communiqué cinglant. Elle y confirme la teneur des propos rapportés par l’hebdomadaire satirique :

Frank Giletti étant placé derrière, je n’ai pas vu, comme il me l’a été relaté, le geste associé aux paroles. Mais ses propos, inacceptables, ont offusqué à juste titre toutes les personnes présentes autour de nous.

– Annaïg Le Meur, députée Renaissance

Et de pointer du doigt l’attitude de son homologue masculin :

Utiliser ma profession pour justifier ces paroles est désobligeant pour tous les kinés. Aucune femme ne devrait avoir à se retrouver dans cette situation et aucune camaraderie sportive ne justifie de tels propos.

– Annaïg Le Meur, députée Renaissance

Pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée. Mais cette affaire illustre une nouvelle fois le fléau du sexisme et du harcèlement envers les femmes, y compris au sein des plus hautes sphères du pouvoir. Un mal profondément ancré contre lequel nombre d’élues appellent à la mobilisation.

Des réactions indignées dans la classe politique

Depuis la parution de l’article, les soutiens se multiplient envers Annaïg Le Meur, notamment parmi les députés Renaissance et de gauche. Tous condamnent fermement le comportement présumé de Frank Giletti :

  • «Si ces propos sont avérés, ils sont indignes d’un représentant de la Nation», a fustigé le patron des députés Renaissance Sylvain Maillard.
  • «Aucune femme ne devrait subir ce genre de remarques sexistes et dégradantes, a fortiori de la part d’un élu de la République. Tout mon soutien à Annaïg Le Meur», a renchéri l’Insoumise Clémentine Autain.
  • «Le machisme du RN est un poison pour notre société. Bravo à Annaïg Le Meur pour son courage à dénoncer ces agissements. La honte doit changer de camp», a taclé l’écologiste Sandrine Rousseau.

Du côté du RN en revanche, on fait bloc derrière le mis en cause. Marine Le Pen a dénoncé un “procès d’intention” visant à “salir” son mouvement. “Une polémique stérile” basée sur “des ragots” pour Jordan Bardella.

Les regards se tournent désormais vers le Bureau de l’Assemblée nationale, qui pourrait être amené à se saisir de cette affaire. Avec en toile de fond, le sempiternel débat sur la persistance des comportements sexistes au Parlement. Malgré les promesses et les engagements répétés, la route semble encore longue vers une véritable égalité femmes-hommes dans le monde politique.

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