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Un député LFI accusé d’avoir financé sa consommation de drogue avec son AFM

Mediapart accuse un député LFI d'avoir financé sa consommation de drogue avec son avance de frais de mandat en 2023. Une enquête révèle des retraits en liquide suspects et des paiements injustifiés du député Andy Kerbrat...

Un scandale éclabousse la France insoumise (LFI). Selon les révélations de Mediapart, le député Andy Kerbrat aurait utilisé son avance de frais de mandat, l’enveloppe allouée chaque mois par l’Assemblée nationale aux parlementaires, pour financer sa consommation de drogue en 2023. Une affaire qui fragilise un peu plus LFI, déjà ébranlée par plusieurs polémiques.

13 000 euros de retraits en liquide suspects

D’après l’enquête du média en ligne, l’élu de Loire-Atlantique, actuellement visé par une procédure judiciaire pour usage de stupéfiants, a effectué d’importants retraits en cash depuis son compte dédié aux frais de mandat tout au long de l’année 2023. Une période pendant laquelle sa consommation de drogues aurait atteint un pic. Au total, ces retraits souvent réalisés en pleine nuit s’élèveraient à plus de 13 000 euros.

Mais l’utilisation frauduleuse de l’AFM ne se limiterait pas là. Andy Kerbrat aurait aussi viré directement de l’argent sur son compte personnel et effectué des paiements non justifiés via les applications Paypal et Lydia, pour un montant total frôlant les 25 000 euros. Des sommes conséquentes qui interrogent sur le contrôle de ces enveloppes parlementaires.

Le député admet avoir “fait n’importe quoi”

Interrogé par Mediapart, Andy Kerbrat a reconnu avoir “fait n’importe quoi” avec ses frais de mandat, admettant avoir puisé dans cette cagnotte d’argent public pour son train de vie personnel. Il conteste cependant que les retraits en liquide identifiés par le média d’investigation aient servi directement à acheter de la drogue. Une défense qui peine à convaincre tant les faits sont accablants.

Interpellé en flagrant délit d’achat de drogue

Ce n’est pas la première fois que le député LFI défraie la chronique. Le 17 octobre dernier, il avait été arrêté par la police en plein Paris alors qu’il achetait de la 3-MMC, une drogue de synthèse, à un dealer mineur dans le métro. Une scène surréaliste pour un représentant de la Nation. Convoqué devant la justice, il encourt une sanction pénale.

LFI sommé de clarifier sa position

Pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, c’est un nouveau coup dur qui vient ternir un peu plus son image et sa crédibilité. Déjà secoué par plusieurs affaires et prises de position controversées de ses élus, le mouvement est à nouveau sur la sellette. LFI va devoir rapidement clarifier sa position sur ce dossier embarrassant et prendre ses responsabilités. L’Assemblée nationale pourrait elle aussi être amenée à se saisir du sujet du contrôle de l’utilisation de l’AFM par les députés.

Un parti en proie aux dérives individuelles

Plus largement, cette affaire illustre les dérives auxquelles s’expose un mouvement qui s’est construit en bousculant les codes et en promouvant des profils atypiques. Sans un cadre éthique strict et un rappel constant des impératifs liés à un mandat électif, les dérapages individuels se multiplient, jetant le discrédit sur la formation politique. Un écueil dont peine à se prémunir LFI qui doit absolument resserrer les boulons en interne.

L’ouverture d’une enquête sur les pratiques du député Kerbrat est donc une nouvelle épine dans le pied de LFI. Elle renvoie l’image d’un mouvement en proie à l’amateurisme et incapable d’encadrer ses troupes. Jean-Luc Mélenchon et les cadres du parti doivent reprendre la main pour éviter une contagion qui pourrait s’avérer fatale dans la perspective des prochaines échéances électorales. Un défi de taille pour une formation qui a fait de la probité un marqueur politique fort.

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