Il est des lieux où l’on ne s’attend pas à voir débarquer la brigade des stupéfiants. C’est pourtant ce qui s’est produit ce 15 août, jour de l’Assomption, dans la paisible église Sainte-Croix de Nantes. Un jeune Lillois de 23 ans y a été interpellé en flagrant délit de trafic d’héroïne, alors qu’il tentait d’écouler sa marchandise auprès des fidèles présents pour célébrer la Vierge Marie. Une scène surréaliste qui pose la question de la sécurité dans les lieux de culte.
Un dealer peu catholique
Vers 19h50, ce jour de fête religieuse, le jeune homme originaire de Lille a fait irruption dans l’église Sainte-Croix, un édifice du XVIIe siècle situé en plein cœur du centre-ville historique de Nantes. Mais il n’était visiblement pas là pour se recueillir ou allumer un cierge. Selon les témoins, l’individu aurait commencé à alpaguer les paroissiens pour leur proposer d’acheter de l’héroïne, à la stupeur générale.
Fort heureusement, ses offres commerciales d’un genre particulier n’ont pas trouvé preneur parmi l’assistance, qui a rapidement donné l’alerte. Une patrouille de police s’est rendue sur place pour interpeller le dealer, sur lequel 3 grammes d’héroïne ont été retrouvés. Placé en garde à vue, il se trouvait toujours en cellule le lendemain des faits.
Un phénomène inquiétant
Si cette affaire prête à sourire par son côté incongru, elle met néanmoins en lumière un phénomène préoccupant. Le trafic d’héroïne connaît une recrudescence dans l’agglomération nantaise depuis quelques années, une tendance suivie de près par le parquet.
L’héroïne fait, depuis une poignée d’années, l’objet d’un trafic de plus en plus généralisé dans l’agglomération nantaise.
Une source judiciaire
Pour l’heure, difficile de corréler cette hausse de l’offre avec une augmentation de la consommation. Mais les autorités restent vigilantes face à ce fléau qui n’épargne visiblement aucun lieu, pas même ceux dédiés à la spiritualité.
Sécurité renforcée dans les églises ?
Au-delà du côté rocambolesque de l’histoire, cet incident soulève la question de la sécurité dans les lieux de culte. Jusqu’ici épargnées par les trafics en tous genres, les églises vont-elles devoir se doter de portiques de détection et de vigiles ? Une perspective qui attriste le clergé local.
Le quartier, confiaient des religieuses l’an dernier, est bien trop souvent le théâtre des déboires de notre société – de jour comme de nuit – et la vie quotidienne y est devenue, à la longue, éprouvante.
Des religieuses de la paroisse Notre-Dame de Nantes
Cet événement, aussi isolé soit-il, ne risque pas d’améliorer la situation. Il témoigne hélas de la banalisation du trafic de stupéfiants, qui s’immisce désormais jusque dans les lieux les plus sacrés et les moments de recueillement. Un triste constat qui appelle à une réponse ferme des pouvoirs publics dans la lutte contre le narcotrafic. Car si même les églises ne sont plus des sanctuaires, où trouvera-t-on encore la paix ?