C’est dans la cité balnéaire de Biarritz qu’un événement hors du commun a récemment enflammé le monde de la danse. Pour la quatrième année consécutive, le Malandain Ballet Biarritz a organisé un concours de chorégraphie unique en son genre, mettant à l’honneur une discipline souvent délaissée : la danse classique. Une véritable ode à la créativité et à l’audace artistique.
Un défi de taille pour les jeunes chorégraphes
Participer à ce concours relevait du défi pour les candidats. En effet, la règle d’or imposée était d’utiliser la technique de la danse classique dans leurs créations. Un véritable pari à l’heure où la danse contemporaine règne en maître. Pourtant, comme l’a si bien démontré le chorégraphe de renom William Forsythe, le vocabulaire classique peut se révéler un formidable tremplin vers l’innovation.
Malgré la difficulté, pas moins de 56 chorégraphes en herbe ont tenté leur chance cette année. Après une sélection rigoureuse, six d’entre eux ont eu l’honneur de présenter leur travail lors de la grande finale. Chaque création, d’une dizaine de minutes, a révélé l’incroyable potentiel de cette nouvelle génération de danseurs et chorégraphes.
Benoit Favre et Manuela Gonçalves tirent leur épingle du jeu
Parmi les prestations marquantes, impossible de passer à côté de Second Nature du suisse Benoit Favre. Cette pièce à l’écriture gestuelle aboutie a littéralement transporté le public, lui valant le prix du public. Les danseurs du Ballet National de Finlande ont livré une interprétation époustouflante de ce bijou chorégraphique.
De son côté, Manuela Gonçalves a remporté le prix de Biarritz avec Overload. La sud-américaine, qui danse au sein du Ballet de Zürich, a composé une pièce rappelant les conseils inlassablement répétés des professeurs à leurs élèves. Un voyage initiatique au cœur de l’apprentissage de la danse, brillamment exécuté par les danseurs du Het National Ballet.
Ce concours met en lumière la richesse et la modernité de la danse classique. Il prouve que cette technique, loin d’être désuète, ouvre un champ des possibles infini.
Thierry Malandain, directeur du Malandain Ballet Biarritz
Un jury de prestige pour un palmarès sans faute
Outre les prix du public et de Biarritz, le jury a tenu à récompenser deux autres chorégraphes prometteurs :
- Lucia Giarratana remporte une résidence au Ballett X à Schwerin (Allemagne) pour If you hold him close, you hear soft sweet sounds
- Ana Isabel Casuilho reçoit une résidence à l’Opéra national de Bordeaux pour A Deriva
Composé de personnalités de la danse de renommée internationale, le jury n’a pas eu la tâche facile pour départager des candidats tous aussi talentueux les uns que les autres. Preuve de la qualité des chorégraphies présentées, la salle archi-comble a réservé un accueil triomphal à chacune des prestations.
Thierry Malandain, l’homme derrière ce concours novateur
On ne présente plus Thierry Malandain, figure incontournable du paysage chorégraphique français. C’est à son audace et sa volonté de bousculer les codes que l’on doit ce concours atypique. Convaincu que la danse classique a encore beaucoup à offrir, il a imaginé cette compétition comme une ode à cette discipline ancestrale, terreau fertile pour les créateurs d’aujourd’hui et de demain.
Je suis profondément ému et heureux que ce concours rencontre un tel succès auprès des jeunes chorégraphes mais aussi du public. C’est la preuve que la danse classique est une langue vivante, en perpétuelle évolution.
Thierry Malandain, à l’issue de la cérémonie de remise des prix
En offrant une visibilité unique à ces artistes émergents, le concours du Malandain Ballet Biarritz créé un véritable tremplin pour la nouvelle scène chorégraphique internationale. Nul doute que nous retrouverons les lauréats de cette édition sur les plus grandes scènes européennes dans un avenir proche. La danse classique a de beaux jours devant elle !
