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Un concierge californien têtu campe dans les décombres de son immeuble

Malgré l'ordre d'évacuation, Jeff Ridgway s'est barricadé dans son immeuble à Pacific Palisades pour le protéger des flammes. Une semaine après le début des incendies, il campe toujours dans les décombres, bien décidé à...

Au cœur de Pacific Palisades, un quartier huppé de Los Angeles ravagé par les flammes, un homme fait de la résistance. Jeff Ridgway, 67 ans, concierge d’une petite résidence de 18 appartements, a catégoriquement refusé d’évacuer lorsque l’ordre en a été donné il y a une semaine. Armé de tuyaux d’arrosage et d’une détermination à toute épreuve, il s’est retranché dans son immeuble pour le défendre bec et ongles contre l’avancée du brasier.

«C’était une sacrée bataille, raconte ce Californien têtu. Mais je me suis dit : je ne me laisserai pas vaincre, il n’y a pas moyen.» Fidèle au poste depuis près de 35 ans, Jeff Ridgway se sent investi d’une mission : protéger son gagne-pain mais aussi les biens des résidents. «J’avais le sentiment d’avoir une responsabilité, à la fois vis-à-vis de mon logement et de mes possessions, mais aussi de veiller sur leurs affaires à eux», explique-t-il.

Une lutte acharnée contre les flammes

Lorsque la ville s’est retrouvée à court d’eau, le concierge a redoublé d’ingéniosité. Seau après seau, il a puisé dans la piscine de la résidence pour éteindre les foyers menaçants. Un combat épique qu’il a mené sans relâche, de jour comme de nuit. Son acharnement a payé : si les alentours ne sont plus que ruines calcinées, son immeuble est toujours debout, presque miraculeusement épargné.

Pourtant, les conditions de vie sont plus que précaires. Sans électricité depuis des jours, Jeff Ridgway campe dans son appartement, au milieu d’un paysage de désolation. Les locataires, évacués, lui font livrer des vivres grâce à la complicité d’un policier compréhensif. De quoi tenir «au moins deux semaines» selon lui. Même son épagneul nain Abby a droit à des provisions spéciales.

L’amour d’un quartier en cendres

Si ce concierge atypique s’accroche avec tant de force, c’est qu’au-delà de son immeuble, c’est tout Pacific Palisades qu’il porte dans son cœur. «C’est une vraie communauté solidaire, qui a une grande histoire», assure cet ancien libraire. Le quartier, réputé pour ses illustres résidents, a jusqu’ici été relativement épargné dans ses joyaux les plus précieux comme la villa Getty et ses antiques ou la maison futuriste des designers Charles et Ray Eames.

Mais pour combien de temps encore? Avec une résurgence des vents, les pompiers californiens livrent une lutte difficile contre les multiples brasiers qui ravagent les collines surplombant Los Angeles. Le bilan ne cesse de s’alourdir : 25 morts, 12 000 bâtiments détruits et plus de 150 000 personnes évacuées. Des chiffres qui laissent Jeff Ridgway de marbre. Pour lui, hors de question d’abandonner son poste. «Nous avons toujours les montagnes, l’océan, et surtout un ciel bleu et une bonne qualité de l’air. C’est ce qui ramènera les gens», veut-il croire.

En attendant, tel un capitaine insubmersible refusant de quitter son navire, ce concierge pas comme les autres continue de tenir bon, cramponné à son bout de paradis calciné. Un entêtement qui force le respect.

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