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Un centre médical marseillais fermé par la violence des dealers

Depuis un an, les patients d'un centre médical marseillais sont privés de soins. La raison ? Une insécurité grandissante et des dealers qui font la loi dans le quartier, poussant les soignants à l'exil. Retour sur ce drame silencieux qui frappe le cœur de la cité phocéenne...

Au cœur de Marseille, un drame silencieux se joue depuis près d’un an. Derrière les portes closes d’un centre médical du 1er arrondissement, c’est tout un quartier qui se retrouve privé de soins. La raison ? Une insécurité grandissante, nourrie par un trafic de drogue qui gangrène les rues alentours et s’immisce jusque dans les locaux de santé.

Des soignants sous la menace des dealers

Pascale, infirmière au centre médico-psychologique (CMP) Pressensé, se souvient avec émotion de son quotidien difficile avant la fermeture : « On ne se rendait pas compte de la violence qui y régnait quand on y était. Nous étions pris dedans et il fallait protéger nos patients ». Car dans ce quartier gangrené par le trafic, même les blouses blanches n’étaient pas épargnées par les menaces.

Les dealers étaient très présents dans le quartier. Ils nous empêchaient souvent de sortir en lâchant des chiens sur nos véhicules et rackettaient certains patients de l’hôpital de jour.

– Pascale, infirmière au CMP Pressensé

Mais c’est un évènement choc en juillet 2022 qui a précipité la fermeture du centre. Un jeune homme a fait irruption dans les locaux, menaçant de mort les soignants présents. Un épisode traumatisant, point d’orgue d’une spirale de violence devenue intenable pour le personnel.

Le centre médical contraint à l’exil

Face à cette insécurité grandissante, la décision a été prise de fermer le CMP Pressensé et de le relocaliser temporairement dans les quartiers nord de Marseille. Un déchirement pour les équipes soignantes, contraintes de quitter leurs patients du centre-ville.

Depuis, le bâtiment appartenant au Conseil Départemental est à l’abandon, ses accès murés pour éviter l’installation d’un squat. Une situation ubuesque qui prive tout un quartier d’un accès essentiel aux soins, et ce depuis près d’un an.

Marseille malade de ses trafics

Au-delà du drame humain vécu par les patients et soignants du CMP Pressensé, cette fermeture est symptomatique d’un mal plus profond qui ronge Marseille. La cité phocéenne semble gangrenée par les trafics de drogue, qui s’étendent des cités jusqu’au cœur battant de la ville.

Face à des autorités dépassées, ce sont des pans entiers de la population qui se retrouvent pris en otage, privés de services publics essentiels comme l’accès aux soins. Une situation intenable qui appelle une réponse ferme et pérenne, pour que Marseille puisse enfin guérir de ses maux.

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