Dans une vidéo bouleversante publiée récemment sur ses réseaux sociaux, l’ancien champion de tennis argentin Juan Martin Del Potro a livré un témoignage poignant sur son quotidien fait de douleurs et de souffrances depuis qu’il a raccroché les raquettes en 2022, à seulement 36 ans. Celui qui a remporté l’US Open en 2009 et atteint la 3e place mondiale en 2018 se dit aujourd’hui « piégé dans un corps qui ne répond pas » et vit « un cauchemar sans fin ».
Une carrière gâchée par les blessures
Tout au long de sa carrière, « Delpo » a été poursuivi par les blessures, en particulier aux poignets et aux genoux. Mais depuis sa retraite sportive, son état ne cesse d’empirer. Au lendemain de son dernier match professionnel en février 2022, il a subi une cinquième opération du genou droit. Puis une sixième quelques mois plus tard.
« J’ai eu plus de cent injections, des infiltrations partout, dans une hanche, une jambe, le dos… Ce sont des souffrances quotidiennes. »
Juan Martin Del Potro
Un quotidien fait de douleurs et de médicaments
Depuis, la vie de Del Potro est rythmée par les douleurs permanentes et la prise de médicaments. « Je me lève et je prends six ou sept pilules », confie-t-il, énumérant les antidouleurs, anti-inflammatoires et anxiolytiques qui l’accompagnent chaque jour. Et de poursuivre, la gorge nouée : « Je n’ai pas couru depuis l’âge de 31 ans, je suis incapable de monter les escaliers, j’ai mal en conduisant, en me couchant… »
L’impuissance face à un « cauchemar sans fin »
Malgré les multiples interventions chirurgicales, rien n’y fait. Certains médecins lui ont proposé une prothèse, d’autres estiment qu’il est trop jeune. « Dois-je encore passer quinze ans de ma vie comme ça pour avoir une prothèse à 50 ans et vivre à peu près correctement à 60 ? », s’interroge avec désespoir celui qui se sent pris au piège d’un corps défaillant et d’une douleur omniprésente.
« Ce n’est pas la vie dont je voulais. C’est terrible. Par moments, je n’ai plus de force. »
Juan Martin Del Potro
La détresse psychologique derrière la carapace
Au-delà des souffrances physiques, c’est aussi une immense détresse psychologique que laisse transparaître « La Tour de Tandil » dans cette vidéo. « La douleur émotionnelle surpasse les douleurs physiques », admet-il. Lui qui s’est toujours montré combatif face à l’adversité confesse aujourd’hui: « Je ne suis pas indestructible. Je joue souvent un rôle alors que je me sens mal. »
Un appel à l’aide poignant
Plus qu’un témoignage, la vidéo de Del Potro sonne comme un véritable appel à l’aide. « J’espère qu’un jour ça s’arrêtera. J’ai envie de vivre sans douleur », implore-t-il, des sanglots dans la voix. Un cri du cœur qui met en lumière le revers de la médaille du sport de haut niveau et les conséquences dévastatrices que peuvent avoir des blessures à répétition sur la santé physique et mentale des athlètes.
La difficile reconversion des champions
Le calvaire vécu par Del Potro n’est malheureusement pas un cas isolé. De nombreux sportifs de haut niveau peinent à retrouver une vie normale après avoir tiré leur révérence. Entre les séquelles physiques des blessures, le manque de repères et la perte de l’adrénaline de la compétition, la reconversion est souvent un chemin semé d’embûches. Un défi d’autant plus grand quand le corps et l’esprit sont meurtris.
Un nécessaire accompagnement des athlètes retraités
Face à ces constats alarmants, il apparaît urgent de mieux préparer et accompagner les sportifs dans leur après-carrière. Un suivi médical régulier, un soutien psychologique et des dispositifs d’aide à la reconversion doivent être systématisés pour éviter que d’autres champions ne sombrent comme Del Potro. Car derrière les victoires et les trophées se cachent parfois des destins brisés et des vies abîmées qui méritent toute notre attention et notre compassion.