En cette période d’élections législatives, les candidats redoublent d’efforts pour convaincre les électeurs. Mais attention aux faux pas ! Jean-Pierre Pont, député sortant Renaissance dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais, en a fait les frais ce samedi en publiant une vidéo qui pourrait bien lui coûter cher.
Un soutien mal avisé pendant la trêve électorale
À 17h55, Jean-Pierre Pont a diffusé sur le réseau social X une séquence dans laquelle l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, lui assure son soutien. Dans cette vidéo tournée sous un soleil de plomb, la macroniste, elle-même candidate dans les Yvelines, salue « l’implication » de son collègue sur des sujets chers aux Pas-de-Calaisiens, comme les inondations de janvier.
Le hic ? Nous sommes en pleine trêve électorale, qui court depuis vendredi 23h59 jusqu’à dimanche, jour du scrutin. L’article L.49 du code électoral interdit formellement de « diffuser ou faire diffuser par tout moyen de communication au public par voie électronique tout message ayant le caractère de propagande électorale » durant cette période. Une mesure destinée à « garantir la sincérité du scrutin et éviter toute forme de pressions intempestives sur les électeurs », explique le Conseil constitutionnel.
Un tweet vite retiré, mais une vidéo toujours en ligne
Réalisant sans doute son erreur, Jean-Pierre Pont a retiré son tweet à 18h40, soit moins d’une heure après sa publication. Mais le mal était fait. De nombreux internautes avaient eu le temps de visionner la vidéo et d’en faire des captures d’écran, avertissant le candidat qu’il était « en totale infraction ». Certains ont même appelé à faire invalider son élection s’il se maintient au second tour.
Si le tweet a disparu, la vidéo de Yaël Braun-Pivet, elle, circule toujours. Largement partagée, elle risque de coûter cher à Jean-Pierre Pont. Un candidat qui enfreint la trêve électorale s’expose en effet à une amende de 3750 euros. Sans compter le préjudice en termes d’image…
Les leçons à tirer pour les candidats
Cette mésaventure rappelle à quel point les candidats doivent redoubler de vigilance en période électorale, et plus encore pendant la trêve. À l’heure des réseaux sociaux, la tentation peut être grande de vouloir occuper le terrain jusqu’au bout. Mais gare aux dérapages !
- Respecter scrupuleusement les règles du code électoral
- S’abstenir de toute communication publique pendant la trêve
- Être attentif au contenu diffusé par son équipe de campagne
- Modérer ses ardeurs sur les réseaux sociaux
Tels sont les conseils que devraient garder en tête les candidats, sous peine de voir leur élection contestée. Car au-delà de l’amende encourue, c’est bien la sincérité du scrutin qui est en jeu. Les électeurs ont droit à une campagne apaisée dans les dernières heures avant de se rendre aux urnes. Charge aux prétendants de respecter cette trêve démocratique.