Un procès pour viols et agressions sexuelles s’ouvre ce vendredi 22 janvier à Albi, dans le Tarn. Sur le banc des accusés, Tony Peillon, 29 ans, un homme décrit comme un « arnaqueur multirécidiviste ». Six femmes, ses victimes présumées, sont venues témoigner contre lui.
D’après une source proche du dossier, l’accusé aurait usé de nombreux pseudonymes et inventé de multiples vies fictives pour duper ses victimes, se faisant passer tour à tour pour un pilote de moto ou un styliste de haute couture. Des mensonges qui lui ont valu le surnom de « Rocancourt du Tarn », en référence à un célèbre escroc ayant arnaqué de nombreuses personnalités.
Des victimes d’escroqueries révèlent des faits de viols
C’est en enquêtant sur les arnaques de Tony Peillon que les forces de l’ordre ont découvert l’ampleur de ses actes. Une femme entendue dans le cadre de l’enquête a en effet révélé avoir été violée par celui qui l’avait escroquée. Suite à ces déclarations, cinq autres victimes présumées de viols et agressions sexuelles ont été identifiées.
Les faits se seraient déroulés entre fin 2015 et début 2021, dans plusieurs villes : Rennes, Albi et Narbonne. Toutes les femmes concernées ont un point commun : elles ont cru aux histoires inventées par Tony Peillon avant d’être abusées par lui.
Un mode opératoire similaire
L’avocat de deux des victimes a expliqué à la presse que son client trouvait toujours un prétexte pour dormir chez ses victimes ou dans la même pièce qu’elles, invoquant l’heure tardive ou même une situation de sans-abrisme. C’est dans ces circonstances qu’il passait à l’acte.
Toutes font état de s’être réveillées dans un état second et ont découvert qu’il était en train de procéder à des pénétrations ou des agressions sexuelles.
Me Quentin Blanchet Magon, avocat de deux victimes
Une des femmes indique avoir subi une relation non consentie. Un mois plus tard, une autre s’est rendue compte qu’elle était enceinte et a dû avorter. Des analyses toxicologiques ont été menées, sans révéler la présence de GHB, la « drogue du violeur ».
L’accusé clame son innocence
Face aux accusations, Tony Peillon nie farouchement être coupable de viols et agressions sexuelles. Ses avocats expliquent qu’il reconnaît avoir eu des relations sexuelles avec certaines des plaignantes, mais affirme qu’elles étaient consenties.
Le prévenu a même avancé la thèse d’un complot à son encontre, estimant que les femmes qui l’accusent se seraient liguées contre lui, furieuses d’avoir été arnaquées. Une version que l’enquête n’a pas permis d’accréditer jusqu’à présent.
Jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle encourus
Jugé devant la cour criminelle, Tony Peillon encourt une lourde peine. S’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, il risque jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle.
Le procès doit permettre de faire la lumière sur cette affaire hors norme, où des escroqueries en série auraient servi de mode d’approche pour commettre des viols et agressions sexuelles. Le jugement est attendu le 29 janvier.