Une sombre affaire vient de trouver son épilogue devant la justice britannique. Hongchi Xiao, un Américain de 61 ans promoteur de soi-disant « thérapies alternatives », a été condamné vendredi à la lourde peine de 10 ans de prison. Son crime ? Avoir organisé un stage dont les pratiques plus que douteuses ont entraîné le décès tragique d’une participante septuagénaire souffrant de diabète.
Le « paida lajin », une pratique aussi étrange que dangereuse
Tout a commencé en 2016, lorsque Hongchi Xiao a organisé un stage de quatre jours dans un hôtel de la campagne anglaise. Au programme : la pratique du « paida lajin », présentée par ses promoteurs comme une méthode chinoise ancestrale combinant gifles et étirements, censée soigner de nombreux maux. C’est dans l’espoir de traiter son diabète que Danielle Carr-Gomm, une Britannique de 71 ans, s’est inscrite à ce stage. Malheureusement, elle n’en ressortira pas vivante.
Crise d’acidocétose diabétique fatale
Lors du procès, le procureur a révélé que la septuagénaire « hurlait de douleur » avant son décès, survenu au quatrième jour. En cause : l’interruption de son traitement à l’insuline, qui a provoqué une crise d’acidocétose diabétique. Malgré ses dénégations, Hongchi Xiao a été reconnu coupable d’homicide involontaire par négligence grave en juillet dernier.
Je vous considère comme dangereux même si vous ne partagez pas les caractéristiques de la plupart des autres délinquants. Je ne vois aucune chance que vous renonciez à la pratique du paida lajin.
– Le juge lors du verdict
Un homme aux pratiques déjà condamnées
Ce drame n’est malheureusement pas un cas isolé. En 2023, Hongchi Xiao avait déjà été condamné à 9 ans et demi de prison en Australie pour la mort d’un enfant diabétique de 6 ans dont les parents, adeptes de ses méthodes, avaient également cessé de lui donner son insuline. Extradé au Royaume-Uni en novembre dernier, il a cette fois écopé de 10 ans ferme pour ses pratiques controversées.
Des « thérapies alternatives » qui soulèvent de sérieuses questions
Cette affaire, au-delà de son aspect tragique, remet une nouvelle fois en lumière les dangers de certaines « thérapies alternatives » aux fondements plus que douteux. Si Hongchi Xiao a assuré lors du procès qu’il n’essaierait « jamais » de convaincre un diabétique de cesser son insuline, son discours anti-médecine conventionnelle interroge :
Je ne suis pas entièrement contre la médecine, mais je m’inquiète de ses effets secondaires.
– Hongchi Xiao lors de son procès
Un argumentaire malheureusement récurrent chez les promoteurs de ce type de « médecines alternatives », qui n’hésitent pas à dénigrer les traitements ayant fait leurs preuves au profit de méthodes dont l’efficacité n’a jamais été démontrée. Avec parfois, comme dans ce cas, des conséquences dramatiques.
Rester vigilant face aux promesses « miracles »
Cette sombre histoire est un rappel de l’importance de rester extrêmement prudent et critique face aux soi-disant « thérapies alternatives » et à leurs promesses souvent trop belles pour être vraies. Comme le souligne le verdict sévère prononcé à l’encontre de Hongchi Xiao, les risques encourus sont bien réels, surtout lorsqu’il s’agit d’interrompre un traitement vital comme l’insuline pour un diabétique.
Si les médecines douces et complémentaires peuvent avoir leur place en complément d’un suivi médical classique, il est primordial de toujours privilégier des approches validées scientifiquement et encadrées. Et surtout, de ne jamais cesser un traitement prescrit sans en discuter au préalable avec son médecin. Un principe de précaution essentiel pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.