L’homophobie frappe une nouvelle fois, de la manière la plus cruelle qui soit. Paul*, un adolescent de 17 ans habitant un petit village du sud du Tarn, a été sauvagement agressé samedi dernier à Mazamet en raison de son orientation sexuelle. Alors qu’il traversait un jardin public avec son amie Emma* pour se rendre à la gare, le jeune homme a été accosté par une fille qui leur a demandé s’ils étaient en couple. Lorsque Paul a répondu par la négative en précisant qu’il “aimait les garçons”, la réaction de son interlocutrice a été immédiate et d’une violence inouïe.
Selon le témoignage d’Emma, la jeune fille a rapidement appelé ses “cousins” à la rescousse. C’est alors qu’une dizaine d’individus, garçons et filles âgés de 13 à 20 ans, ont débarqué sur les lieux pour s’en prendre physiquement à Paul. “Ils étaient tous sur lui”, raconte son amie, encore sous le choc. Malgré ses tentatives pour s’interposer, Emma a elle aussi été frappée.
Un acte de haine pure qui indigne
Cette agression d’une rare violence, motivée uniquement par l’homophobie, a profondément choqué les proches de Paul et la communauté LGBT+ locale. Agresser un individu en raison de son orientation sexuelle constitue un crime de haine, rappellent les associations. Au-delà de l’atteinte physique, c’est toute la dignité et l’intégrité de la victime qui sont bafouées.
Ces actes n’ont pas leur place dans notre société. Chacun devrait pouvoir vivre et aimer librement, sans craindre pour sa sécurité.
Marie, présidente d’une association LGBT+ locale
L’enquête ouverte, le soutien s’organise
Suite au dépôt de plainte, une enquête a été ouverte par les services de police pour tenter d’identifier les agresseurs et faire toute la lumière sur les circonstances exactes de cette attaque ignoble. En parallèle, un vaste élan de solidarité s’est mis en place autour de Paul et de sa famille :
- Une cagnotte de soutien a été lancée pour aider Paul à faire face aux séquelles physiques et psychologiques
- Des rassemblements contre l’homophobie sont organisés dans plusieurs villes de la région
- Les associations LGBT+ se mobilisent pour accompagner la victime et sensibiliser le public
Au-delà de l’émotion et de l’indignation suscitées par cette affaire sordide, il est urgent que la société toute entière se mobilise contre la haine anti-LGBT+. Prévention, éducation, sanctions : tous les leviers doivent être activés pour éviter que de tels drames ne se reproduisent. Car derrière les coups et les insultes, ce sont des vies qui sont brisées à jamais.
Toucher à un être humain en raison de ce qu’il est, c’est nous attaquer tous. L’homophobie n’a pas sa place dans un monde civilisé.
Réaction d’un élu local
Ensemble, disons stop à la haine
Alors que Paul tente de se reconstruire, son agression doit servir d’électrochoc. Chacun à notre niveau, nous pouvons agir contre l’homophobie et toutes les discriminations. Que ce soit en éduquant nos enfants à la tolérance, en dénonçant les propos et comportements haineux, ou en soutenant les victimes. C’est un combat de tous les instants qui nous concerne tous.
Avoir 17 ans et être roué de coups parce qu’on aime différemment, personne ne devrait avoir à vivre cela. Affichons haut et fort nos couleurs, celles d’une société inclusive et bienveillante où chacun est respecté dans sa singularité. Parce qu’au fond, c’est bien la diversité qui fait notre richesse commune.
* Les prénoms ont été changés
