Dans la nuit de dimanche à lundi, vers minuit, les rues de Nîmes ont été le théâtre d’une scène surréaliste. Un véhicule suspect a attiré l’attention d’une patrouille de police qui a immédiatement tenté de le contrôler. Mais au lieu de s’arrêter, le conducteur a accéléré, déclenchant une course-poursuite effrénée dans la ville.
Un chauffard pas comme les autres
Après plusieurs minutes de cavale, le véhicule a finalement été contraint de s’immobiliser. Mais le conducteur ne s’est pas rendu pour autant. Il a abandonné la voiture et a tenté de semer les forces de l’ordre à pied. Une fuite de courte durée puisqu’il a rapidement été interpellé et placé en garde à vue. C’est là que les policiers ont eu la surprise de découvrir qu’ils avaient affaire à un chauffard d’un genre particulier : un adolescent âgé de seulement 13 ans.
Drogue, vol et refus d’obtempérer
Les faits reprochés au jeune garçon sont nombreux et graves. Non seulement il conduisait sans permis, mais la voiture avait été volée un peu plus tôt dans la soirée. Comme si cela ne suffisait pas, il roulait sous l’emprise de stupéfiants. Un cocktail explosif qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.
C’est un véritable miracle qu’il n’y ait pas eu d’accident. À 13 ans, drogué, sans maîtrise d’un véhicule, c’est extrêmement dangereux. Il aurait pu se tuer ou tuer quelqu’un d’autre.
– Un policier choqué
Au-delà du refus d’obtempérer, c’est l’âge du “chauffard” qui interpelle. Comment un garçon de 13 ans s’est-il retrouvé au volant d’une voiture en pleine nuit, sous stupéfiants ? Quelles circonstances, quel environnement peuvent conduire un adolescent à peine entré au collège à de tels actes de délinquance ?
De la garde à vue à la liberté
Malgré la gravité des faits, le jeune garçon n’aura finalement écopé “que” d’une convocation en justice. Placé en garde à vue dans un premier temps, il a ensuite été remis en liberté dès le lendemain en raison de son jeune âge. Une issue qui semble bien légère au vu des risques encourus et des infractions commises. Mais la loi est ainsi faite. Les mineurs de moins de 16 ans ne peuvent être placés en détention provisoire qu’en cas de crime.
Quelle prise en charge ?
Cet incident soulève de nombreuses questions sur la prise en charge des mineurs délinquants. Comment s’assurer qu’un adolescent de 13 ans qui vole une voiture, prend de la drogue et sème la police ne récidivera pas ? Comment l’accompagner sur le chemin de la réinsertion ? Quelles mesures éducatives, préventives, coercitives peuvent être mises en place pour éviter que de tels actes ne se reproduisent ?
Les associations spécialisées tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années. Elles dénoncent le manque de moyens mis en œuvre pour encadrer ces jeunes en perdition. Faute de structures adaptées, de personnel formé, de suivi judiciaire efficace, trop de mineurs passent entre les mailles du filet et s’enfoncent dans la spirale de la délinquance.
Et les parents dans tout ça ?
Un adolescent de 13 ans qui conduit une voiture volée sous l’emprise de drogues en pleine nuit, c’est aussi le symptôme d’un échec parental. Comment ses parents n’ont-ils rien vu venir ? Quelle autorité, quelle surveillance exercent-ils sur leur enfant ? Doivent-ils eux aussi être tenus pour responsables des actes commis par leur fils ?
Autant de questions épineuses qui méritent d’être posées même si les réponses ne sont pas simples. Il ne s’agit pas de stigmatiser ou de culpabiliser les familles, souvent elles-mêmes en grande difficulté, mais de les accompagner dans leur rôle éducatif. Car ce n’est qu’en agissant sur tous les leviers – judiciaire, social, parental – que l’on pourra endiguer la délinquance juvénile et éviter que des gamins de 13 ans ne se retrouvent au volant d’une voiture volée en ayant pris de la drogue.