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Ukraine: Zelensky s’oppose au transit de gaz russe vers l’UE

Le président ukrainien Zelensky s'oppose fermement à un éventuel transit de gaz russe acheté par l'Azerbaïdjan vers l'UE via l'Ukraine. Une décision qui soulève de nombreuses questions sur l'avenir énergétique de l'Europe. Quels sont les enjeux ?

Le dossier épineux du transit de gaz russe vers l’Union européenne via l’Ukraine vient de prendre un nouveau tournant. Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé son opposition à un potentiel mécanisme qui verrait l’Azerbaïdjan acheter du gaz russe puis le revendre aux pays européens en le faisant transiter par le territoire ukrainien.

L’Ukraine veut stopper le financement de la guerre par le gaz russe

La position de Zelensky est claire : l’Ukraine ne veut pas « jouer à des jeux » en permettant indirectement à la Russie de continuer à s’enrichir grâce à ses exportations de gaz malgré le conflit en cours. Comme il l’a souligné :

Si c’est un autre pays qui reçoit du gaz russe et qui transite ensuite ce gaz, cela revient à continuer à gagner de l’argent sur cette guerre et à transférer de l’argent à la Russie.

Le président ukrainien, connu pour son plaidoyer en faveur de sanctions plus fortes contre le secteur énergétique russe, a néanmoins entrouvert la porte à une exception. Si un pays européen accepte de recevoir du gaz russe sans verser l’argent à Moscou jusqu’à la fin de la guerre, alors l’Ukraine pourrait « réfléchir » à ce scénario.

Des pays européens inquiets pour leur approvisionnement en gaz

Cette prise de position intervient alors que plusieurs États membres de l’UE, en particulier la Slovaquie et la Hongrie qui dépendent fortement du gaz russe, s’inquiètent de voir leurs livraisons complètement interrompues au 31 décembre prochain, sans alternatives immédiates crédibles.

En effet, l’Ukraine a annoncé cet été qu’elle ne reconduirait pas le contrat la liant à la Russie pour le transit de gaz vers l’Europe via son réseau de gazoducs. Une décision qui impacte aussi bien Kiev que Moscou, les deux pays bénéficiant financièrement de cet accord malgré le conflit.

Vers un arrêt définitif du transit de gaz russe via l’Ukraine ?

Face à la complexité de la situation, des discussions avaient été entamées entre l’Ukraine, l’UE et l’Azerbaïdjan pour imaginer un mécanisme dans lequel Bakou achèterait le gaz russe avant de le revendre aux Européens en le faisant transiter par l’Ukraine. Une option qui semble désormais compromise au vu de la position ferme de Zelensky.

De son côté, Vladimir Poutine a confirmé lors de sa conférence de presse annuelle qu’il n’y aurait « pas de nouveau contrat » avec l’Ukraine pour le transit de gaz. Le président russe a toutefois assuré que malgré les pertes financières, la Russie et Gazprom « survivront ».

Quelles routes alternatives pour le gaz russe vers l’Europe ?

Avec le sabotage du gazoduc Nord Stream en mer Baltique en septembre 2022, les options pour acheminer le gaz russe vers l’Europe se réduisent. Actuellement, Moscou utilise deux routes principales :

  • Le réseau de gazoducs ukrainien
  • Le gazoduc TurkStream et son prolongement Balkan Stream

Cependant, les volumes transitant par l’Ukraine ont chuté de près de deux tiers par rapport à 2021, atteignant seulement 14,65 milliards de m3 en 2023, soit un peu moins de la moitié des exportations totales de gaz russe vers l’Europe selon des chiffres officiels.

Cette situation soulève de nombreuses questions sur l’avenir énergétique de l’Europe. Les pays de l’UE parviendront-ils à diversifier suffisamment leurs sources d’approvisionnement en gaz pour compenser une potentielle perte définitive des livraisons russes via l’Ukraine ? La Russie trouvera-t-elle de nouvelles routes pour maintenir ses exportations vers le marché européen ?

Une chose est sûre, la guerre en Ukraine continue de bouleverser profondément le paysage énergétique européen, forçant les différents acteurs à s’adapter et à imaginer de nouveaux équilibres géopolitiques et économiques. La décision de Zelensky de s’opposer au transit de gaz russe acheté par l’Azerbaïdjan en est une illustration supplémentaire.

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